convenable pour leur représenter combien le temps pressait à songer sérieusement à des mesures efficaces à prendre pendant ce temps d'hiver, pour s'opposer, de bonne heure et quand il sera le temps encore, aux efforts que l'ennemi va faire l'année prochaine, et dès que la saison lui permettra d'agir.
Au reste, je ne veux pas vous laisser ignorer que je viens d'apprendre de la manière la plus positive1 que, comme la France sent quelque répugnance d'envoyer le corps de troupes auxiliaires de 24,000 hommes à la Reine-Impératrice pour agir en Bohême et en Moravie, cette Princesse ayant insisté toujours jusqu'ici fortement qu'on y envoie promptement ce corps qu'elle était en droit d'exiger, et qu'elle voudrait qu'il fût incorporé dans ses armées pour en disposer à son gré, la France s'est avisée d'un autre plan, dont elle a chargé le comte d'Estrées qu'elle a envoyé à Vienne avec ordre d'y insister fortement et de faire les plus grands efforts auprès de l'Impératrice-Reine pour la disposer à y donner son suffrage, au moyen duquel plan la France s'offre de faire marcher toute seule 50,000 hommes pour entreprendre une diversion contre mes États de Clèves et en Westphalie; que la France veut entretenir cette armée à ses dépens et pourvoir à tous les frais de la guerre, pourvu que l'Impératrice-Reine la tiendra quitte des engagements pris par le traité de Versailles et ne voudra rien exiger d'elle par delà cette démarche. Que la France trouvait ce plan d'autant plus de sa convenance, puisque cette même armée devait être employée contre l'électorat d'Hanovre, où elle se proposait également de faire une levée de boucliers dans le cours de l'année prochaine, et après qu'elle se sera rendue maîtresse de la ville de Wésel, afin de brider par là également la Hollande et de faire ainsi d'une pierre plusieurs coups, de sorte que, comme l'on ne doutait point que la cour de Vienne ne dût accepter ces offres avantageuses, le bureau de la guerre à Paris formait déjà sous mains des dispositions qui se rapportent à cet objet, et qu'on se préparait à ouvrir la campagne au mois de mars.
Voilà des nouvelles qu'on m'assure être des plus authentiques, et dont l'exécution dépendrait de la réussite de la commission du comte d'Estrées auprès de la cour de Vienne. Vous ne laisserez pas d'en informer les ministres, en ajoutant d'ailleurs que, comme le sieur de Lentulus m'avait informé du désir qu'ils lui avaient marqué pour que je fisse sonder la cour de Copenhague sur des liaisons à prendre avec l'Angleterre, j'avais d'abord instruit mon ministre à Copenhague d'y agir en conséquence.2
Federic.
Nach dem Concept
1 Vergl. Nr. 8314.
2 Vergl. Nr. 8320.