<484> je vous prie de considérer, c'est que, si le coup projeté nous manque, tout sera manqué, et que nous serons réduits bon gré malgré nous à la défensive.
Federic.
Nach dem Concept.
8839. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH A DRESDE.
Keith berichtet, Dresden 9. April, 7 Uhr Abends: „Sire. Aussitôt après mon arrivée ici je fis avertir M. de Wessenberg que je venais de la part de Votre Majesté avec une commission pour la Reine,1 et demandai heure pour m'en acquitter. Il me répondit que la Reine, ayant été en dévotion toute la nuit, avait mangé un morceau à son retour de l'église et s'était couchée, que par conséquent il ne croyait pas que je pourrais avoir audience jusqu'à demain. Sur quoi, je fus moi-même chez lui et lui fis entendre que l'affaire que j'avais à communiquer, était si pressante que je ne pouvais absolument pas la différer jusqu'au lendemain, et pour qu'il put préparer l'esprit de la Reine, je lui dis cette partie de ma commission dont Votre Majesté m'avait ordonné dans Sa lettre au général major de Bornstedt de me charger; sur quoi il m'assura qu'aussitôt que Sa Majesté Polonaise sera éveillée, il lui ferait savoir mon arrivée et demanderait ses ordres.
Sur les 5 heures du soir, il me fit savoir que la Reine souhaitait me parler, et comme elle était déjà informée, tant de l'ordre de désarmer les gardes suisses que de l'arrêt du comte Wackerbarth,2 elle me parla sur tous les trois points.
A l'égard du premier,3 elle me dit qu'elle avait déjà envoyé ordre à ses deux fils qui demeuraient hors du château, de s'y rendre dans l'instant pour s'y établir, mais qu'elle était fort embarrassée du logement du Prince Royal et sa famille, n'y ayant absolument aucun appartement dans le vieux château où elle pouvait les placer avec quelque commodité et décence; que cette partie du château où le Prince demeurait, et qui communiquait avec le reste de la maison par un corridor, avait toujours été regardée comme une partie de l'autre, et qu'elle espérait de la générosité de Votre Majesté qu'Elle voudrait permettre à Madame la Princesse, vu l'état de grossesse où elle est, de continuer d'habiter où elle est à présent, avec le Prince son époux;4 mais que, si Votre Majesté ne voulait rien accorder à ses prières sur ce sujet, elle espérait du moins qu'Elle voudrait lui donner quelque temps pour arranger quelques chambres où elle pourrait les mettre.
Sur le second point, elle me dit que les gardes suisses n'étaient pas troupes saxonnes, qu'elles étaient payées et entretenues par l'Empire, qu'elle demandait en grâce que Votre Majesté leur permît de continuer leur service à l'ordinaire auprès de sa personne, mais que, du reste, elle se soumettait entièrement à la volonté de Votre Majesté.5
Pour M. de Wackerbarth, elle me dit qu'elle ne le croyait pas en état d'être transporté, vu l'état de sa santé, y ayant plus de huit jours qu'il est au lit, attaqué de la gravelle; qu'elle était persuadée qu'il ne survivrait pas à une journée de voyage, et qu'ainsi elle espérait de la bonté de Votre Majesté qu'Elle voudrait lui permettre de rester ici au moins jusqu'à ce qu'il soit rétabli.
Je lui répondis que, comme c'était le général major de Bornstedt qui avait été chargé de ces deux commissions,6 je ne pouvais rien répondre là-dessus, mais que je ne manquerais pas de rapporter à Votre Majesté avec la dernière fidélité tout ce qu'elle m'avait fait l'honneur de me communiquer.“
1 Vergl. Nr. 8833.
2 Vergl. S. 480.
3 D. h. in Betreff des Verlangens, die gesammte Königliche Familie solle im Schlosse Wohnung nehmen. Vergl. S. 479.
4 Vergl. S. 498.
5 Vergl. hierzu S. 498. 499.
6 Vergl. Nr. 8833.