<63> le premier avec autant de chaleur qu'on parle avec modération de cette dernière. Aussi la faction autrichienne qui s'aperçoit que l'esprit de vertige qui s'était emparé de la nation, commence à se dissiper, et que le nouveau système qu'on a adopté, ne se soutient presque plus que par l'animosité que le roi de France paraît avoir contre le roi de Prusse, fait tout ce qu'elle peut, pour fortifier ce sentiment. Il m'est même revenu qu'elle a eu l'impudence de supposer des lettres où l'on prétend que le roi de Prusse aurait dit entre autres choses qu'il irait prendre des quartiers d'hiver en Alsace et se serait servi d'expressions méprisantes en parlant du secours des 24,000 hommes, comme de les appeler demi-hommes, et d'autres calomnies de la même espèce qu'on a fait passer jusqu'à la personne du Roi, qui en a parlé publiquement, comme d'une chose dont il était certain. Ces mauvais propos qui ont percé à la cour et se sont répandus dans le public, ont donné lieu à une infinité d'autres fictions qui sont de nouvelles armes dont on se sert pour irriter le Roi et la nation contre le roi de Prusse, et qui, si elles ne sont contredites promptement, prendront crédit et passeront pour des faits constants.1

Nach der Ausfertigung im British Museum zu London.


8354. PROJET DE CAMPAGNE POUR L'ARMÉE DES ALLIÉS.2

Selon les dernières nouvelles que l'on a de Paris,3 les Français se proposent d'entrer en campagne dès le mois de mars et de commencer leurs opérations par le siège de Wésel, pour entrer ensuite en Westphalie et envahir l'électorat d'Hanovre. On sait qu'ils se glorifient de ce que le roi de Prusse ne pénètre point leur dessein sur Wésel, et qu'il ne prend aucunes mesures pour mettre cette place hors d'insulte.

C'est sur ces connaissances que l'on croit devoir asseoir le projet de campagne qu'il convient de former pour l'année prochaine. L'on soumet le tout aux lumières supérieures de Sa Majesté Britannique, qui, par une longue expérience et par la connaissance des lieux, est capable plus que personne de rédiger le projet qu'on lui envoie selon son bon plaisir.

Comme, selon toutes les notions que l'on a jusqu'à présent des ennemis, il paraît que la France destine 50,000 hommes à la conquête des pays de Clèves et d'Hanovre, il est premièrement à propos de calculer les forces qu'on lui peut opposer. Le roi d'Angleterre, en fai-



1 Vergl. 8356 S. 66—68.

2 Am 20. November vom Könige Mitchell zugefertigt (vergl. Nr. 8353), von Mitchell an Holdernesse am 24. November übersandt. — Das „Projet“ liegt in zwei Entwürfen vor, von denen der erste ganz eigenhändig ist, der zweite besteht in einer vom Könige eigenhändig durchcorrigirten Abschrift des ersten Entwurfs. Nach dem zweiten Entwurf ist die Ausfertigung im British Museum zu London abgefasst.

3 Vergl. S. 60.