8282. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.
Podewils berichtet, Berlin 31 October: „Je me suis entretenu longtemps avec le marquis de Valory sur la frivolité du prétexte de sa cour par rapport aux relations<7> envenimées du comte de Broglie,7-1 dont on a bien voulu se servir en France pour complaire aux cours de Vienne et de Dresde. Il en est presque convenu, surtout comme je lui disais qu'il aurait été bien plus glorieux pour la France de jouer le rôle de médiateur dans cette guerre, en faveur de la seule puissance, dans le Nord, capable de contrebalancer la trop formidable situation de la nouvelle maison d'Autriche, que de vouloir augmenter les forces et l'étrange pouvoir de la dernière, en terrassant une cour seule capable d'en arrêter le torrent et en tout temps amie intime et auxiliaire de la France, sans lui être à charge, comme les autres couronnes du Nord. Je lui ai rappelé l'exemple des années 1744 et 1745, quand Votre Majesté sauva l'Alsace en Se déclarant si généreusement pour la France; que ces époques pourraient revenir tôt ou tard et qu'il était inconcevable qu'il y eût des gens qui voulussent établir la grandeur de la maison d'Autriche sur les débris de la fortune de la maison royale et électorale de Votre Majesté. Le marquis de Valory convint de tous ces principes et il me fit entendre assez clairement qu'il était persuadé que ni le maréchal de Belle-Isle, ni le duc de Nivernois n'avaient été consultés sur le parti précipité qu'on venait de prendre en France. Mais il ajouta que, quoiqu'il n'eût point reçu des lettres de Paris par l'ordinaire d'aujourd'hui, il venait d'apprendre du sieur Bossart, secrétaire d'ambassade de l'Electeur palatin à la cour de Votre Majesté, par les lettres que celui-ci a eues du sieur de Grevenbroich, ministre palatin à Paris, que Madame la Dauphine, agitée comme elle avait été depuis quelque temps par toutes les mauvaises nouvelles de la Saxe, avait fait une fausse couche et en était assez mal. Il me fit entendre à mots couverts que cela avait mis le feu aux étoupes.“
Sedlitz, 2. November 1756.
Er hat recht wohl gethan; im übrigen habe Ich ihn über die Sache wegen Broglie, wegen dessen Couriers und wegen des Rappel von dem Marquis de Valory genugsam instruiren lassen, dass er über alles au fait ist.
Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecretärs.
7-1 Vergl. Bd. XIII, 581. 582. 587.