8508. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A BERLIN.
Mitchell übersendet188-2 dem Könige ein Schreiben Williams', d. d. Petersburg 18. December 1756, in französischer Uebersetzung.
Williams benachrichtigt Mitchell, dass man am Petersburger Hofe den preussischen Rückzug aus Böhmen188-3 als eine Niederlage Friedrich's II. ansehe, und demgemäss seine Massregeln treffe. Williams fährt dann fort:
„Je vous donnerai les meilleurs avis qu'il m'est possible touchant les projetde l'armée russienne. Ils m'étaient communiqués par ma grande amie188-4 ici. Elle a eu une très longue conversation avec le maréchal Apraxin la nuit avant son départ, et ce que je vous écris à présent, n'est qu'un précis de la lettre qu'elle me fit l'honneur de m'écrire le lendemain.
Il se plaignait beaucoup, comme il avait fait à l'Impératrice, qu'il était envoyé à se mettre à la tête d'une armée dépourvue de cavalerie et d'officiers.188-5 Elle lui demanda sur cela pourquoi il avait pris un tel commandement sur lui, auquel il répondit qu'il fallait obéir aux ordres de l'Impératrice. Ensuite elle demanda ce qu'il se proposait de faire, et s'il marcherait directement à Memel. Il répondit : Que ferait-on d'une bicoque comme celle-là? qu'on n'était pas d'envie d'attaquer Sa Majesté Prussienne, mais de marcher directement par la Pologne dans la Silésie. Elle répliqua que peut-être le roi de Prusse vous attaquera en votre marche. Il répondit qu'en ce cas-là je ferai mon possible de me défendre, mais je n'ai pas l'intention d'attaquer la Prusse.
Toute cette conversation je crois véritable, car Apraxin fait toujours sa cour à mon amie, et il prétend d'être extrêmement dévoué à ses intérêts.
J'ai toujours d'espérance de procurer les instructions d'Apraxin; elles m'ont été promises deux fois, mais ces promesses ne sont pas encore accomplies.
Les compliments de la part du roi de Prusse à mon amie188-6 ont été parfaitement bien reçus. Le Grand-Duc se déclare ouvertement et violemment pour les intérêts de Sa Majesté Prussienne. Il m'a prié de demander la grâce suivante du roi de Prusse, laquelle je vous envoie en français dans ses propres termes :
« Son Altesse Impériale Monseigneur le grand-duc de toutes les Russies souhaite que Sa Majesté le roi de Prusse accorde un congé convenable au nommé Louis de Zweiffel, ci-devant premier lieutenant dans le régiment de dragons de Schorlemmer au<189> service de Sa Majesté Prussienne, ayant été obligé de quitter en 1750 après abondance de service irréprochable, pour un malheur à lui survenu, un chasseur qu'il avait frappé trop rudement, étant mort quelque temps après. Le Grand-Duc se flatte que le roi de Prusse recevra cette intercession comme une preuve de la confiance qu'a Son Altesse Impériale en l'amitié de Sa Majesté pour elle, ne désirant, de son côté, que l'occasion de témoigner que ni ruptures, ni calomnies n'ont la clef contre le Roi. »
Je suis tout-à-fait étranger au cas susmentionné, mais je suis persuadé que, si le roi de Prusse accordait cette requête, il fixerait entièrement le Grand-Duc dans ses intérêts. La personne intéressée est dans le service du Grand-Duc et une espèce de favori, et, de plus, mon amie s'y intéresse beaucoup.189-1
Je puis répondre à Sa Majesté Prussienne que tout ce que le comte Poniatowski189-2 peut faire ici, sera pour Son service, mais le malheur est qu'il est trop connu ici d'être attaché aux intérêts de Sa Majesté Prussienne.“
Berlin, 8 janvier 1757.
Monsieur. J'ai été sensible à l'attention que vous avez eue pour me communiquer les nouvelles secrètes qui vous sont parvenues de certain lieu, et qui ne laissent pas de m'être également intéressantes et agréables.
Je me suis d'ailleurs prêté de bien bon cœur à faire expédier en forme le congé qui a été désiré pour le lieutenant de Zweiffel, et que je fais joindre ci-clos, pour que vous en fassiez votre bon usage. Et, sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung im British Museum zu London.
188-2 Ein Begleitschreiben Mitchell's liegt nicht vor.
188-3 Vergl. S. 163.
188-4 Die Grossfürstin Katharina.
188-5 Vergl. S. 79. So.
188-6 Vergl. S. 80.
189-1 Der König bemerkt in dorso dieser Uebersetzung des Williams'schen Schreibens: „Der Abschied muss sofort ausgefertigt werden und an Mitchell geschicket.“
189-2 Vergl. Bd. X, 47.