8529. AU MARGRAVE D'ANSPACH A ANSPACH.

Berlin, 17 janvier 1757.

Monsieur mon Cousin, Frère et Beau-Frère. C'est avec une extrême surprise que je viens d'apprendre que Votre Altesse, -contre les assurances positives qu'Elle m'a données Elle-même et par des lettres réitérées écrites de Son ministère au mien, a trouvé à propos de révoquer le plein-pouvoir remis au sieur de Wulckenitz206-2 pour donner son suffrage à la Diète en ma faveur et d'en charger un autre qui s'en est acquitté conformément aux vues de la cour de Vienne. Si cette démarche m'a frappé comme étant diamétralement opposée aux pactes de la maison et à la parole que Votre Altesse m'a donnée sur ce sujet, elle ne paraîtra pas moins étonnante à toute l'Allemagne et surtout à la plus grande partie des cours protestantes, qui auront de la peine à comprendre comment un Prince peut sacrifier les intérêts de sa maison à des vues particulières et prêter l'oreille aux insinuations des ennemis jurés de la maison de Brandebourg, et qui le sont également de la liberté des princes d'Allemagne et de la religion protestante.

En attendant, j'espère encore que Votre Altesse voudra bien changer de résolution et choisir un des moyens que le baron de Plotho, mon ministre à Ratisbonne, Lui a proposés sur ce sujet par une lettre en date du 11 du courant,206-3 ne souhaitant rien avec plus d'empressement que de pouvoir me dispenser de marquer à Votre Altesse mon juste ressentiment et de La convaincre plutôt du désir que j'ai de Lui donner de nouvelles marques de mon amitié et de la parfaite considération avec laquelle je suis etc.

Federic.

Nach dem Concept.206-4

<207>

206-2 Der hessen-casselsche Gesandte am Reichstage. Vergl. S. 158.

206-3 Plotho hatte in diesem Schreiben dem Markgrafen vorgestellt „ob Höchstdieselbe . . . geruhen wollen, entweder durch ein anders, nach der Maasse von andern patriotischen evangelischen Ständen eingerichtetes, Votum das abgelegte sofort wieder aufheben zu lassen, oder per Estafette sogleich nur Dero Comitialgesandten [von Seefried, unter andern Vorwand von hier zu berufen und 14 Tage dessen Wiederanherokunft aufzuhalten, damit die von evangelischen Ständen etwan nöthig findende itio in partes nicht gehindert werden könne.“

206-4 Im Ministerium concipirt in Form eines Handschreibens ohne Contrasignatur.