8538. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHWERIN A NEISSE.
Dresde, 19 [janvier] 212-1 1757.
J'ai reçu, mon cher Maréchal, votre lettre de 16 de ce mois et ne doute pas que celle que je vous ai faite en dernier lieu d'ici,212-2 ne vous soit heureusement parvenue, en sorte que j'espère que vous serez satisfait de ce que je vous ai écrit.
Si votre santé l'avait permis,212-3 je serais parti d'ici le 22 de ce mois, pour vous trouver quelque part en Silésie, afin de m'entretenir avec vous le 23; mais comme vous vous trouvez incommodé, je veux que vous attendiez tranquillement votre guérison et que vous m'avertissiez seulement à quel jour vous vous croyez rétabli en sorte de pouvoir voyager, sans que votre santé s'en ressente ni coure le moindre risque; où je viendrai alors vous parler.
Comme j'apprends que nos magasins en Silésie sont actuellement trop éparpillés, j'ai donné mes ordres au ministre de Schlabrendorff de songer à les rapprocher plus près ensemble pendant un temps de gelée comme celui-ci. Je crois que les amas les plus considérables doivent être du côté de Schweidnitz et à Breslau, une partie encore à Glatz et à Neisse, pour le reste point d'autres petits dépôts.
Le dessein de l'ennemi pour les opérations, à ce que j'ai appri?, a été, au commencement, d'aller pénétrer, avec toutes ses forces assemblées, en Silésie et d'y faire les plus grands efforts; mais parceque les Français ont insisté que préalablement l'on devait m'obliger d'évacuer la Saxe, on y a souscrit, et le plan doit être à présent d'agir avec toutes les forces contre moi et de ne faire marcher qu'un corps d'armée, soit à Kœniggrætz, Braunau ou quelque autre part, afin de vous tenir par là en échec et de vous amuser.
Voilà où leur plan doit être à présent; si cela se change et que j'en aie d'autres nouvelles, je vous les communiquerai.
Vous aurez apparemment déjà appris la nouvelle du détestable attentat qu'un misérable scélérat a commis contre la personne du roi de France, et [en] tout cas vous en trouverez ci-clos quelques particularités qu'on m'a envoyées.212-4 Quelque horreur qu'un tel évènement inspire à tout honnête homme, il saurait cependant avoir l'effet que, si le Roi en devient dévot, toute la clique autrichienne à la cour de Versailles tombera; sinon, les affaires intérieures de France donneront assez d'occupation aux ministres, qu'il se passera au moins un mois ou plus, pour suspendre les opérations militaires, ce qui sera toujours quelque chose. Voilà des réflexions que je ne communique cependant qu'à vous seul.
Federic.
Nach dem Concept.
<213>212-1 In der Vorlage verschrieben: décembre.
212-2 Vergl. Xr. S525.
212-3 Vergl. S. 202. 203. 211.
212-4 Diese Beilage ist nicht mehr vorhanden.