8539. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.

[Dresde,] 20 [janvier 1757].

Ma très chère Sœur. Je vois bien que je ne sortirai jamais de reste avec vous; je vous ai, ma chère, tous les jours des obligations nouvelles, et je ne sais comment les reconnaître.

J'ose vous supplier de faire remettre la lettre ci-jointe à son adresse.213-1 S'il est vrai, comme on me le mande, que l'on parle de confession et de sacrements à Paris,213-2 il est bien sûr qu'une certaine personne213-3 sautera, ce qui fera un changement très avantageux.

Quant à M. de Folard,213-4 je vous supplie de l'entretenir dans les bonnes dispositions où il se trouve, et j'espère que, quand il y aura quelque chose de décidé entre nous, le moment se trouvera d'en profiter.

J'ai été très surpris de recevoir une lettre de Voltaire que l'on avait dit mort. Je lui ai fait répondre tout plein de belles choses.213-5

Je vous demande mille pardons de ma brièveté, j'ai tant d'ouvrage et cela tous les jours que souvent je n'ai pas un instant libre. Soyez persuadée cependant que, dans quelque situation que je me trouve, personne ne sera jamais ni avec plus de tendresse, ni avec plus de reconnaissance, ma très chère Sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



213-1 Dieses Schreiben liegt nicht vor.

213-2 Vergl. S. 212. 214.

213-3 Gemeint ist die Marquise von Pompadour. Vergl. S. 214.

213-4 Vergl. S. 211.

213-5 Weder das Schreiben Voltaire's noch dasjenige des Königs an Voltaire liegen vor. Die Markgräfin hatte am 14. Januar geschrieben: „Voltaire m'a adressé cette lettre et ces nouveaux ouvrages pour vous les présenter.“ Das neue Werk ist vermuthlich Voltaire's „Essai sur l'histoire générale“ . Vergl. Georg Horn, Voltaire und die Markgräfin von Baireuth. Berlin 1863. S. 149. 151.