8579. AU MINISTRE D'ÉTAT DE BORCKE A TORGAU.
Dresde, 4 février 1757.
La lettre que vous m'avez faite du 28 janvier au sujet de celle du Landgrave, à laquelle je vous adresse ci-clos la réponse,242-3 m'a fait d'autant plus de plaisir que j'avais déjà prévenu le désir du Landgrave, aux instances du sieur de Keyserlingk, à qui j'avais déjà accordé la permission d'entrer dans le service du Landgrave et d'accepter le poste qu'il lui destine, bien qu'à condition qu'il gardera son établissement dans mes États, comme le sieur de Keyserlingk l'avait offert lui-même de vouloir le faire; aussi verrez-vous par la copie ci-close comme tout a été expédié, ce que vous ne manquerez pas de faire valoir auprès du Landgrave242-4 comme une marque d'attention que je lui conserve en toutes les occasions possibles.
Quant aux propos tenus par l'envoyé de France, le sieur Folard, à Cassel, relativement aux deux corps d'armée que la France assemblera au Bas-Rhin et sur la Lahn, il faut bien que je suspende mon jugement encore sur ce que les émissaires de France en vantent;242-5 cependant, quoi qu'il en arrive, le roi d'Angleterre ne laissera pas de faire assembler de sa part une armée assez forte en Westphalie, pour s'opposer aux projets des Français et pour couvrir également mes États de Westphalie et de Cleves, comme ceux d'Hanovre et de Hesse, et<243> que, pour ce qui me regardait, j'espérerais de couvrir assez mon flanc; aussi pourrez-vous bien insinuer au Landgrave, quoiqu'en mots de confiance, que j'avais augmenté243-1 mes corps d'armée à 200,000 hommes et au delà, de sorte que je me croyais à même de faire face partout où il le faudra.
Federic.
Nach dem Concept.
242-3 Vergl. Nr. 8578.
242-4 Vergl. S. 220. Anm. 3. S. 223. Anm. 4.
242-5 Vergl. S. 241.
243-1 Vergl. S. 153. 181. 190.