8625. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Dresde, 18 février 1757.

P. S.

Ma dépêche finie,284-1 j'ai reçu celle que vous m'avez faite du 4 du courant, au sujet de laquelle je suis bien aise de pouvoir vous mander que, sur les ordres du roi d'Angleterre, le ministre de Münchhausen m'a fait communiquer284-2 ce que la cour de Vienne a proposé par le comte de Colloredo à Londres, touchant une convention de neutralité pour l'électorat d'Hanovre, et les conditions qu'on y a attachées, avec ce qu'on a répondu au dernier ministre.

Comme je ne doute pas que vous ne soyez déjà informé de celles-ci, je me dispense de vous en faire le détail, mais comme il y a eu entre autres une demande d'un libre passage de l'armée française par les États de l'électorat d'Hanovre, pour m'attaquer, et qu'on y a répondu de la part du Roi tout rondement que Sa Majesté ne pourrait jamais l'accorder, ayant pour cet effet conclu la convention de neutralité avec moi, qui l'obligeait à s'opposer, autant qu'il était en son pouvoir, à l'entrée de troupes étrangères en Allemagne, ma volonté est que vous devez d'abord en termes les plus obligeants que vous saurez imaginer, [remercier] les ministres anglais et en particulier le lord Holdernesse de la fermeté qu'on a eue pour refuser généreusement une chose aussi indigne et noire que celle que la cour de Vienne avait osé proposer par sa neutralité trompeuse. Qu'à la vérité j'avais toujours compté sur cette générosité et fermeté de Sa Majesté, que je regardais comme le seul appui de moi et de ce qu'elle avait d'amis fidèles en Allemagne, mais que je ne saurais que d'être très sensible de la marque éclatante qu'elle en avait donné en cette occasion. Je laisse à votre pénétration s'il convient que vous fassiez un compliment dans le même sens au ministre de Münchhausen à Londres par rapport au Roi son maître.

Après ceci, je dois vous informer qu'il y a eu des lettres de Bruxelles du 11 de ce mois,284-3 en conséquence desquelles une armée<285> française marchera, à ce qu'on prétend, encore au courant de ce mois, pour agir séparément contre moi et le roi d'Angleterre, et qu'il y avait déjà des commissaires français à Bruxelles pour régler la marche et la subsistance d'une ou deux colonnes qui traverseraient, du consentement du gouvernement, les Pays-Bas, pour quel sujet et pour leur réception les ordres pour les préparatifs étaient déjà donnés. Je crains donc seulement à présent qu'on ne tarde trop de faire passer la mer les troupes hessoises et hanovriennes et de rassembler une armée d'observation, qui, à mon avis, ne peut être trop vite portée à Lippstadt, pour couvrir les États d'Hanovre et de Hesse.285-1 Ce que vous ne manquerez pas d'insinuer au ministère, en lui faisant entrevoir les conséquences et la crise des affaires, en ajoutant que ce n'était point pour la conservation de mes pays de Clèves et de la ville de Wésel, que je comptais déjà comme perdus, que je faisais ces instances pressantes, mais pour la conservation de ceux que je vous ai nommés.

Federic.

Nach dem Concept.



284-1 Immediaterlass vom 17. Februar Nr. 8621.

284-2 Vergl. Nr. 8620.

284-3 Vom Herzoge von Braunscheig am 14. Februar übersandt. Vergl. Nr. 8622.

285-1 Vergl. S. 281.