8792. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Podewils übersendet, Berlin 26, März, ein Schreiben des hannoverschen Geheimrathspräsidenten Baron Münchhausen, d. d. Hannover 23. März, bezüglich der zwischen Podewils und Münchhausen geführten geheimen Unterhandlung über eine eventuelle künftige Erwerbung von Paderborn oder anderen geistlichen Gebieten durch Churbraunschweig.433-2 Podewils und Finckenstein berichten, Berlin 26. März, über ein zweites dem Könige eingereichtes Schreiben des Barons Münchhausen, d. d. Hannover 23. März: „Ce ministre marque au commencement de sa lettre qu'il venait de recevoir un ordre du Roi son maître de s'ouvrir à nous ultérieurement sur la négociation de neutralité entamée par la cour de Vienne.433-3 Que cette cour n'avait à la vérité pas encore répondu sur la dernière réponse de la cour de Londres, mais que Sa Majesté Britannique n'avait pas pu s'empêcher de faire attention à cette offre de neutralité, à cause de l'issue incertaine des événements et des résolutions les mieux concertées, qu'elle ne voulait pourtant prendre aucun parti qui fût incom | Lockwitz, 29 mars 1757. Je vous renvoie ci-clos le rapport que vous m'avez fait du 26 de ce mois au sujet d'une certaine lettre que le baron de Münchhausen vous a écrite, ainsi que l'autre lettre encore que ce ministre vous a faite, touchant la neutralité d'Hanovre. Quant à la première, vous auriez pu vous dispenser de m'en faire communication, après que je vous ai déjà instruit que, sans me mander tous les détails de cette correspondance, vous devez continuer toujours de la poursuivre, sans vous en laisser détourner, ne fût-ce que pour tenir en haleine cette négociation, jusqu'à ce que les évènements lui donneront plus de vigueur; à quelle fin les raisons, les motifs et les bonnes tournures ne vous sauront pas manquer de |
patible avec sa dignité et avec la bonne foi dont elle faisait profession, et qu'en conséquence elle avait cru ne pouvoir mieux employer l'interstice présent qu'à apprendre les véritables intentions de Votre Majesté et à s'assurer si Elle ne voulait point approuver que Sa Majesté Britannique pût accepter la neutralité qui lui avait été offerte sous les conditions suivantes: 1° Que non seulement les Etats de Sa Majesté Britannique en Allemagne, mais aussi ceux des États de l'Empire qui avaient déclaré à la Diète de ne vouloir prendre aucune part à la guerre présente, et en particulier les maisons de Wolfenbüttel, de Cassel et de Saxe, soient compris sous cette neutralité. 2° Que la cour impériale se désiste du contingent de l'Empire qu'elle demande à ces princes. 3° Qu'elle renonce également à toutes les prestations de sûreté et de facilité qu'elle exigeait d'une façon indéterminée, et 4° Que les troupes françaises et autrichiennes observent une certaine barrière, savoir qu'elles n'inquiètent pas les Etats de Votre Majesté en Westphalie et les évêchés de l'électeur de Cologne, qui sont contigus à l'électorat d'Hanovre, et qu'elles ne s'approchent pas aussi trop du côté de la Wetteravie. Après avoir détaillé ces conditions, le baron de Münchhausen entre dans un grand raisonnement pour les faire goûter. Il soutient pour cet effet que de cette façon on assurerait non seulement la neutralité et la tranquillité des États d'Hanovre et des princes qui avaient eu le courage d'adhérer à Votre Majesté à la Diète de l'Empire, mais qu'on garantirait en même temps à Votre Majesté le dos, en empêchant que Ses ennemis ne puissent se forcer le passage au cœur de Ses Etats par ceux d'Hanovre. Il poursuit, après, qu'on trouvait encore de grandes difficultés à assembler une armée qui pût faire tête à une armée française de 50,000 hommes, et que, si la France doublait le nombre ou faisait agir deux armées, chacune de 50,000 hommes, comme elle paraissait le vouloir faire, | votre propre chef, sans qu'il soit besoin que je vous y conduise à la main. Ce que vous vous tiendrez dit une fois pour toutes, vu que, dans la position où je me trouve actuellement, et occupé que je suis maintenant à mes arrangements pour les grands coups qui se frapperont pendant la campagne qui vient, je ne saurais absolument pas suffire à d'autres affaires, dont il faut que je vous abandonne entièrement les soins et la direction. Pour ce qui regarde la lettre du baron de Münchhausen touchant une neutralité à adopter pour l'Hanovre, sur laquelle vous me demandez mes ordres de quelle façon je veux que vous y répondiez, je suis surpris de votre demande, après que vous devez reconnaître d'abord qu'une telle démarche de la part de l'Hanovre ou de l'Angleterre serait la plus grande trahison d'un allié, qui à la vérité n'a été mêlé de cette guerre que pour le bien-être de l'Hanovre, et dont les ennemis n'ont été excités qu'en haine de la convention faite avec l'Angleterre, pour ne pas permettre que des troupes étrangères entrassent en Allemagne.434-1 Vous êtes, d'ailleurs, assez au fait des raisons qui doivent, outre cela, empêcher les ministres d'Hanovre pour ne pas donner si lourdement dans un piège aussi grossier que celui que la cour de Vienne et ses alliés leur offrent pour les mener d'autant plus sûrement à leur perte; que je ne serais jamais contraire à des propositions raisonnables pour convenir d'une paix honorable pour |
on ne pourrait jamais parvenir a lui opposer des forces égales, surtout après que Votre Majesté avait avoué plus d'une fois ne pouvoir Se passer d'aucun corps considérable;435-1 que, par conséquent, une opposition si mal soutenue ne ferait qu'entraîner la ruine de l'électorat d'Hanovre, sans procurer aucune utilité à Votre Majesté. Qu'on La priait donc de S'expliquer sur ce sujet avec la même cordialité dont on en usait envers Elle, et que, si Elle n'approuvait point cette idée, ou que les cours de Vienne et de France ne voulussent point se prêter aux conditions susmentionnées, on s'attendait que Votre Majesté prendrait pour Ses propres intérêts les arrangements nécessaires, pour renforcer l'armée d'observation d'un corps de troupes qui pût la mettre en état de s'opposer à l'ennemi commun avec succès, les 6 bataillons de la garnison de Wésel qu'Elle avait fait offrir pour cet effet,435-2 ne pouvant aucunement suffire pour ce but. Le baron de Münchhausen finit par demander une prompte réponse.“ | l'Angleterre et pour moi, mais qu'une neutralité pour l'Hanovre et les princes d'Allemagne qui s'y étaient attachés, n'était rien autre au fond que de prêter librement le col au joug et à l'esclavage que les ennemis voudraient imposer à l'Angleterre et à tout l'Empire; qu'on n'en obtiendrait plus que le bénéfice momentané de Polyphème; que les propositions mêmes comprises dans l'offre de neutralité étaient si vagues, si compliquées et si obscures que l'artifice en paraissait clairement; que, d'ailleurs, il ne fallait jamais se flatter que la cour de Vienne voudrait ni oserait promettre sérieusement à l'Hanovre les conditions qu'elle souhaitait, et, supposé qu'on le fît, ce ne serait que pour la tromper plus aisément. Mais le grand mal qui arriverait de tout ce chipotage, serait que le ministère d'Hanovre se laisserait amuser par ces faux-fuyants, pour perdre le précieux temps de faire de bons préparatifs pour sa défense et pour montrer les dents à ses ennemis qui en voulaient à l'Hanovre; qu'il s'en fallait beaucoup que l'armée française fût aussi forte qu'elle se qualifiait; qu'elle n'était pas si prête d'agir qu'on le débitait;435-3 que l'intérieur de la France et les appréhensions pour les flottes anglaises ne lui permettraient pas de se dénuer de toutes ses forces, pour les tourner vers l'Allemagne, et que j'avais toujours dit que, pourvu que les forces de l'ennemi voudraient se tourner pour prendre l'Hanovre par derrière, j'y accourrais,435-4 et que d'ailleurs, dès que j'aurais les bras un peu plus débarrassés, je porterais tout le secours possible.435-5 Enfin, il y a bien d'autres raisons que vous saurez employer en ceci, que je n'ai pas besoin de vous alléguer et que votre expérience consommée dans les affaires vous fournira, pour répondre au baron de Münchhausen avec fermeté et dignité. Pour finir, je vous réitère encore une fois pour toutes que je ne suis point à même dans les moments présents de donner attention aux rapports que vous me faites sur de pareilles affaires, ni de m'en mêler, et que vous devez absolument m'en ménager, tandis que j'ai les grandes |
affaires militaires sur les bras.436-1 Vous connaissez mes intentions, tout comme la situation présente des affaires, et ce qui m'y convient; que cela vous suffise pour travailler et pour y fournir de votre chef, sans m'envoyer plus de rapports pour demander des instructions sur des choses ordinaires, jusqu'à ce que je serai débarrassé des affaires plusimportantes. Et, sur ce, je prie Dieu etc. Federic. |
Nach der Ausfertigung.
433-2 Vergl. S. 168. 283.
433-3 Vergl. S. 279. 359.
434-1 Vergl. S. 361.
435-1 Vergl. S. 276. 345.
435-2 Vergl. S. 385. 404.
435-3 Vergl. S. 431.
435-4 Vergl. S. 276. 349.
435-5 Vergl. S. 403.
436-1 Vergl. S. 337. 338.