8819. AU LANDGRAVE DE HESSE-CASSEL A CASSEL.
Der Landgraf von Hessen-Cassel schreibt, Cassel 31. März, dass von dem französischen Gesandten Folard ein Schreiben vom 19. März eingelaufen sei. Die seitens des Landgrafen proponirte Vermittelung des deutschen Reiches466-5 bei den herrschenden<467> Streitigkeiten verwerfe man vollständig, man fordere von Hessen-Cassel eine strenge Neutralität. Folard werde in der nächsten Zeit nach Cassel zurückkehren,467-1 „pour me proposer les conditions auxquelles le Roi son maître, par l'amitié qu'il me portait, pourrait se déterminer à conclure avec moi une convention de neutralité, quoique d'un côté le résultat de la Diète467-2 n'admettait point de neutralité dans le cas présent et que de l'autre elle dût être en particulier très onéreuse à Sa Majesté Très Chrétienne et même d'un mauvais exemple pour les autres princes de l'Empire. . . . Je ne saurais pourtant Lui cacher, Sire, les justes appréhensions que me cause la position éloignée qu'on va faire prendre à l'armée d'observation sur le Wéser. Je remarque qu'on paraît résolu à Hanovre de ne point faire aller en avant cette armée, avant que celle de la France ne se dispose à passer actuellement le Rhin ...“
In einer Nachschrift fügt der Landgraf hinzu: „Apres avoir fini ma lettre, il en arrive une autre du chevalier de Folard, en date du 25 du courant, par laquelle ce ministre s'explique plus clairement sur le but des propositions ultérieures qu'il est chargé de me faire. Il marque avoir reçu le projet tout dressé de la convention de la neutralité à conclure avec moi. Que les conditions en étaient justes et conformes à l'exacte neutralité; mais que c'était dans un sens rigoureux que ledit projet expliquait le terme d'exacte neutralité; que lui, Folard, souhaitait que je fusse d'accord sur le sens de cette expression; que sa cour aurait pu passer sur bien des choses avant le refus que l'Angleterre avait fait de la neutralité que l'Impératrice-Reine lui avait offerte pour les pays d'Hanovre,467-3 qu'elle ne pouvait plus passer depuis ce refus; que, Sa Majesté Britannique ayant voulu prendre part à la guerre, tant en sa qualité d'électeur d'Hanovre qu'en celle de roi de la Grande-Bretagne, ce Prince devenait l'ennemi de la France en Allemagne comme ailleurs, et que Sa Majesté Très Chrétienne ne pouvait permettre sans un préjudice manifeste qu'il renforçât son armée des troupes d'un prince avec qui Sadite Majesté voulait bien vivre, et qu'elle souhaitait obliger. ... Je vois par là augmenter de plus en plus le péril qui menace mes pays, sans pouvoir compter jusqu'ici sur un secours assez prompt et suffisant et moins encore sur le juste dédommagement des pertes auxquelles je m'exposerai par l'exécution de mes engagements avec l'Angleterre. . . . Votre Majesté ne jugera que trop de la situation dangereuse où je me trouve dans ces circonstances, et combien peu les mesures que je vois prendre jusques ici du côté d'Hanovre, peuvent me rassurer sur mes justes appréhensions, à moins que Votre Majesté, par Son puissant concours et par Ses sages arrangements, ne daigne donner à ce concert la force et l'activité qu'il lui faut pour repousser le danger commun et pour le prévenir.“ . . .
Lockwitz, 5 avril 1757.
Monsieur mon Cousin. Après toutes les marques de bonté et d'amitié sans bornes que Votre Altesse m'a données en toutes les occasions, celle qu'Elle me fournit encore par Sa lettre du 31 de mars, m'a sensiblement touché, en sorte qu'Elle en a accumulé les obligations que je Lui ai déjà. Mais si j'ose m'expliquer ouvertement envers Elle, je me suis d'abord douté que la France, en faisant la réquisition pour le passage des munitions,467-4 n'en resterait pas là pour ne pas hasarder une autre touchant une neutralité à conclure séparément avec Votre Altesse, pour La détourner de Ses engagements avec l'Angleterre.
Ce qui me rassure cependant là-dessus, c'est que je connais trop la haute pénétration de Votre Altesse, pour ne pas connaître<468> d'abord tout le venin qui y est caché, et combien on y vise à surprendre Sa religion, pour Lui présenter d'abord une convention toute faite pour signer; je suis même surpris que la France, connaissant la fermeté et la bonne foi avec laquelle Votre Altesse est depuis tout temps accoutumée à remplir Ses engagements, ait osé Lui présenter un piège aussi grossier que celui-là, pour La détourner de Ses vrais intérêts, et, quant aux menaces qu'on y paraît ajouter, Votre Altesse peut être assurée que je m'arrangerai de la sorte que je serai à même de L'assister,468-1 si jamais c'était le tout de bon de la France de vouloir les réaliser; au moins Votre Altesse pourra compter que je ferai tous les efforts dont je serais capable, pour qu'Elle ne Se trouve pas abandonnée, ce dont j'espère que la suite du temps La convaincra. Mais ce qui est absolument nécessaire à ce sujet, c'est que l'Angleterre et nous nous tenions fermement liés ensemble, et que nous ne nous séparions pas; sans quoi nous serions perdus l'un après l'autre, chacun de nous n'ayant d'autre bénéfice à attendre que d'être accablé l'un après l'autre.
Ce sont les sentiments que j'ose confier à Votre Altesse, étant parfaitement persuadé de Sa pénétration qu'Elle en reconnaîtra toute la justesse. Je La prie, au reste, d'être assurée qu'il n'y a personne qui soit avec plus d'estime, d'amitié invariable que je suis et le serai à jamais, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le très bon cousin
Federic.
P. S.
Comme je viens d'avoir le malheur que deux des nouveaux régiments que j'ai composés des prisonniers saxons, viennent de se débander pour la plus grande [part] par des trames sourdes et des complots,468-2 et que je me vois obligé de les remettre, je me prends la liberté de sonder Votre Altesse s'il sera peut-être de Sa convenance de m'y assister par une recrue de 800 hommes à un prix en argent qu'Elle y voudrait mettre. Elle augmenterait par là infiniment les obligations dont je Lui suis déjà redevable, et me ferait un plaisir sensible; cependant, en Lui faisant cette proposition, je la remets tout-à-fait à Sa convenance et ne la Lui donne que pour y agir conformément à Son gré, et comme une chose qui dépendra entièrement de Son bon plaisir.
Nach dem Concept.
466-5 Vergl. S. 127. 128. 154.
467-1 Vergl. S. 267.
467-2 Gemeint ist der Beschluss des Reichstages vom 17. Januar über die Kriegserklärung gegen Preussen und die Aufbietung der armatura ad triplum aller Reichsstände. Vergl. S. 259. 294. 354.
467-3 Vergl. S. 279.
467-4 Vergl. S. 388.
468-1 Vergl. S. 466.
468-2 Vergl. S. 450. 451.