<161>Impératrice prendra son recours au roi d'Angleterre et lui donnera de bonnes paroles, pour moyenner le rétablissement de la paix.
Vous manderez à M. de Münchhausen qu'il y a 30,000 combattants dans Prague, outre 10,000 de malades et de blessés, que je croyais qu'il vaudrait bien la peine de ne pas laisser entièrement échapper ces gens-là, et que, si j'en venais à bout, toutes les autres expéditions à faire encore nous seraient aisées et faciles par le commencement de nos opérations. Lui, M. de Münchhausen, se sera aperçu que nous n'aimons pas à traîner. S'il veut bien se tranquilliser pour les moments présents, il pourra en attendant être assuré que, si nous perdons à présent du temps à propos, nous le regagnerons ensuite par l'activité que nous emploierons. Ce qu'il y aurait à désirer, c'est que les esprits en Angleterre voulussent se réunir à fixer une bonne administration,1 pour profiter du dégarnissement de troupes des côtes de la France sur l'Océan, afin de lui porter par là le coup de grâce. Vous remercierez, au surplus, ce ministre des avertissements donnés au sieur Burish.2
Au reste, je me flatte de pouvoir vous mander bientôt que nous avons réduit Leopold Daun à quitter entièrement la Bohême, et de lui avoir enlevé encore deux magasins assez considérables, et ce sera alors que je détacherai contre les Français ou la Russie, où il le faudra.
Je joins ici une lettre au roi d'Angleterre3 que vous adresserez au sieur de Münchhausen, en le priant de la lui vouloir faire passer par le premier courrier qu'il y dépêchera. Sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
9087. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A WELESLAWIN.
Camp de Prague, 11 juin 1757.
Monsieur. Je vous rends grâce de l'attention que vous avez eue de me communiquer incessamment les nouvelles que votre courrier de Russie vous a apportées,4 et des témoignages de zèle que vous m'avez donnés pour m'offrir à vouloir mander au plus tôt à votre cour tout ce que je voudrais vous suggérer de moyens propres et efficaces pour me secourir dans la crise présente.
Vous me permettrez de vous dire que votre cour ne saurait ignorer en quoi son secours à moi consiste, vu qu'il y a longtemps déjà que je lui ai fait mes instances
1 Vergl. S. 123. 142.
2 Burish, welcher als englischer Gesandter in Regensburg, in München und bei den vorderen Reichskreisen beglaubigt war, hatte den Auftrag erhalten, die Gelegenheit der Neutralitätserklärung des Churfürsten von Baiern (vergl. S. 77. 92) zu benutzen, um die Höfe von München und Mannheim der österreichischen Partei abwendig zu machen.
3 Nr. 9085.
4 Vergl. über Mitchell's Schreiben vom 10. Juni den Erlass an Michell vom 11. Juni. Nr. 9088.