<176> dans la Moravie et au delà, et fait amener toute la grosse artillerie d'Olmütz; où, après l'avoir attaqué à deux heures après-midi et lui avoir emporté deux batteries et deux villages garnis d'infanterie, nous avons été repoussés à notre gauche et obligés de nous retirer à Nimburg.
Les suites de cette bataille ont été que je me suis vu obligé de lever le blocus de Prague.
Après huit batailles que nous avons gagnées consécutivement, voilà la première de perdue, et cela parceque l'ennemi avait trois postes, sur une montagne assez élevée, garnis d'un grand nombre de canons de batterie, les uns derrière les autres. Après en avoir emporté deux, les bataillons de l'attaque et ceux qu'on y envoyait pour les soutenir, avaient si fort souffert qu'ils se trouvaient réduits à trop peu de monde pour forcer le troisième poste, et que le combat finit faute de combattants. Nous avons encore repoussé l'ennemi deux fois à notre droite, qui n'a pas trouvé bon de nous suivre après l'action, ni de nous inquiéter en aucune manière.
Je vous écris les choses dans la plus grande vérité, sans augmenter mes avantages ni diminuer mes pertes, que nous réparerons, puisqu'il n'y a rien de désespéré.
Au reste, je viens d'écrire à Sa Majesté Britannique une lettre de ma main propre, pour lui rendre compte de tout ce que dessus.1
Federic.
Nach dem Concept.
9110. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.
Camp de Nimburg, 21 [juin 1757].
Ma très chère Sœur. On m'a dit que vous m'aviez envoyé un courrier au camp de Prague. J'étais justement absent et en marche pour attaquer Daun; cela s'est fait le 18. Malgré tous nos efforts, nous avons trouvé un terrain si difficile que, pour ne point perdre l'armée, j'ai cru devoir abandonner cette entreprise.
Ceci m'a obligé de lever la bloquade de Prague et de camper ici avec une armée, et l'autre du côté de Welwarn.
Cet incident me met hors d'état de détacher à présent vers l'Empire. Vous sentez, ma chère sœur, combien cela doit me faire de la peine. Je ne suis occupé à présent qu'aux moyens de réparer ce contre-temps.
Je n'ai point reçu votre lettre, moyennant quoi je ne saurais y répondre, vous priant d'être persuadée de la vive tendresse avec laquelle je suis, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
1 Vergl. Nr. 9108.