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9161. AU PRINCE DE PRUSSE AU CAMP DE NEUSCHLOSS.

Leitmeritz, 5 juillet 1757.

Mon très cher Frère. Je ne saurais que parfaitement applaudir au camp que vous avez pris;1 il est tout-à-fait conforme à mes idées dans les circonstances présentes. Comme je suis informé que l'ennemi a un dessein sur Tetschen, il faut être bien vigilant, pour que rien ne passe entre l'Elbe et votre camp. En cas que quelque corps de l'ennemi se glissât entre deux, un corps qui marcherait à Bensen, pourrait l'obliger de quitter ce dessein. Dans le cas que toute l'armée ennemie viendrait sur moi à Leitmeritz, et que cela pourrait nous obliger de nous y joindre, j'ai trouvé un camp, entre Ploschkowitz et Zahorzan, qui est très fort; mais il ne faut pas que ce mouvement se fasse sans une nécessité très pressante et forte.

J'ai eu des rapports que le prince Charles était marché à Widim, dont cependant je ne crois rien. Quand vous aurez à m'envoyer quelque chose de pressant pour m'en avertir, vous n'avez qu'à vous servir d'un hussard qui sait la langue hongroise, que vous équiperez avec un uniforme, selle, cheval et harnais, comme les hussards autrichiens sont montés, qui alors passera certainement ici; et au cas que, contre toute attente, il se perdît, il n'y aura rien de perdu ni de trahi, vu qu'il n'aura à porter ici qu'une lettre mise en chiffres; mais s'il arrive, il aura toujours six ducats que je lui ferai donner en récompense.

Au surplus, je donnerai mes ordres aux commandants des forteresses de Schweidnitz, Neisse, Glatz, et, à Cosel, au lieutenant-colonel de Kreytzen, de vous rapporter tout ce qu'ils apprennent de l'ennemi et des magasins que les Autrichiens font amasser, par où on pourra d'abord juger le but auquel ils visent.2

Au reste, si les pillages des femmes et des valets vont à l'excès, il sera toujours bon que, pour les réprimer, vous fassiez statuer un exemple, en faisant pendre un de ces gens-là.

Je suis avec toute l'estime et tendresse imaginable, mon cher frère, votre très affectionné et fidèle frère

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. das Schreiben des Prinzen, d. d. camp de Neuschloss 4 juillet 1757, in den Œuvres de Frédéric le Grand, Bd. XXVI, S. 121.

2 Diese Befehle ergehen am 5. Juli an den Etatsminister von Schlabrendorff in Breslau, an den Generalmajor von Kreytzen in Schweidnitz, an den Generalmajor von Kleist in Neisse, an den Capitän und Vicecommandanten d'O in Glatz an den Generalmajor von Lattorff und den Oberstlieutenant von Kreytzen in Cosel.