9179. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A NEUCHÂTEL.
Leitmeritz, 8 juillet 1757.
Milord. Je suis bien sensible à la marque de souvenir et d'attention que vous avez voulu me donner par votre lettre du 12 du mois précédent, tant par l'envoi des pois et du chocolat que surtout par les bons sentiments que vous continuez de témoigner pour moi. Je vous en sais tout le gré possible. Les temps et la fortune ont à la vérité changé depuis peu; mais grâces à Dieu! pourtant pas si fort qu'il ne nous reste encore la bonne espérance de pouvoir redresser les affaires et de les remettre, avec l'assistance divine, sur un meilleur pied. J'espère que vous y prendrez toujours la même part. Et, sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
9180. AU CONSEILLER DE LA CHAMBRE DE JUSTICE D'EICKSTEDT A CASSEL.
Eickstedt berichtet, Cassel 22. Juni: „La cour de Vienne commence à se servir d'une ruse très particulière. Le lieutenant-colonel de Montgelas, qui a été en Bohême chez Votre Majesté de la part de l'électeur de Bavière,1 en retournant, outre mille impertinences sur l'accueil que Votre Majesté lui a fait,2 de même que sur la table qu'on lui avait refusée, a débité que Votre Majesté avait parlé avec la plus grande indigaation des princes de l'Empire en général, qu'Elle Se moquait d'eux et qu'Elle les mettrait à la raison l'un après l'autre. Ce récit a révolté l'É- lecteur, et les ministres impériaux l'ont relevé à Ratisbonne d'une façon qui voulait faire entendre que tout l'Empire coure le plus grand risque du monde.“ Auch am casseler Hofe haben die Aussagen von Montgelas einigen Eindruck hervorgerufen. Eickstedt hat demgegenüber darauf hingewiesen, dass man den Erzählungen der Gegenpartei nicht ohne weiteres Glauben schenken dürfe, der casseler Hof besitze ja vollgültige Beweise von der wahren Denkungsart des Königs von Preussen. | Leitmeritz, 8 juillet 1757. J'ai vu avec surprise, par la lettre que vous m'avez faite du 22 de juin, l'impudence avec laquelle mes ennemis m'ont attribué des propos que je dois avoir tenus envers le lieutenant-colonel de Montgelas, lorsqu'il me fut envoyé de la part de l'électeur de Bavière. Quoique je sois assez accoutumé que mes ennemis m'endossent effrontément des propos souvent des plus insensés et ridicules, qui n'ont d'autre origine que dans leur malice et dans leur cervelles, je suis cependant fâché de ce que ces mensonges qu'ils ont inventés à l'égard dudit sieur Montgelas, aient pu faire de l'impression sur des gens honnêtes et estimables. C'est pourquoi ma volonté est que vous devez donner hardiment un démenti à ce Montgelas de toutes les impertinences qu'il m'a fait dire, supposé qu'il l'ait fait, et que ce ne sont plutôt des inventions que mes ennemis ont controuvées sur son compte. Et, sur ce, je prie Dieu etc. Federic. |
Nach der Ausfertigung.
1 Vergl. S. 77. 92.
2 Vergl. S. 92. 93.