<256> le Maréchal, qui a du poids dans toutes les affaires de la cour, se prêterait infailliblement, et si, par quelque moyen, Monsieur, vous pourriez faire parvenir cette idée à Sa Majesté Prussienne, je me ferais fort de faire traiter cette affaire dans votre maison même et de disposer qu'on envoyât quelqu'un chargé de la cour pour entrer en affaire. J'ai l'honneur etc.“
[Leitmeritz,] 18 juillet1 [1757].
Je vous suis très obligé des bonnes intentions dans lesquelles vous êtes pour mon service. J'ai lu votre lettre avec attention. Il est bien vrai que la France en a agi jusqu'à présent d'une manière incompréhensible, sans vue, sans système et travaillant contre ses propres intérêts. Je ne sais si ceux qui gouvernent pensent comme les gens sensés desquels vous faites mention. On parle d'un traité conclu entre la France et l'Autriche qui stipule des cessions en faveur de la France;2 si ce traité se trouve réel, je ne vois pas comment la France pourra s'en désister. Je passe sur toutes ces difficultés, persuadé que le maréchal de Belle-Isle n'avancera rien qu'il ne puisse soutenir.
Je dois vous dire, Monsieur, que j'ai fait cette guerre malgré moi, que j'y ai été forcé par la réponse altière de la cour de Vienne3 et par les complots de mes ennemis, dont les preuves authentiques sont entre les mains de tout le monde. La fortune m'a favorisé au commencement de cette guerre; j'ai reçu un échec, mais cela ne m'empêchera pas de lutter contre [les] difficultés et de m'opposer constamment contre tous ceux qui conjurent contre les États que mon devoir est de défendre jusqu'à la dernière goutte de mon sang. Vous pouvez donc insinuer, s'il vous plaît, à ceux que vous croirez propres pour faire parvenir ceci plus loin : que, préférant mon honneur à tout, je n'entendrai jamais à des conditions de paix flétrissantes; que primo, il faut que tous mes alliés d'Allemagne y soient compris;4 secondement, qu'on s'explique ultérieurement. Je mets ma confiance en vous, Monsieur, je vous confie mes intérêts; si vous pouvez tirer des Français une explication claire sur ces deux points importants, je pourrais alors envoyer quelqu'un pour arranger le reste. Curialia!
Federic.
Nach dem Concept. Eigenhändig.
9213. AU PRINCE DE PRUSSE AU CAMP DE LEIPA.
Der Prinz von Preussen meldet, Lager bei Leipa 16. Juli: „Gabel est pris,5 je n'ai que pour quatre jours de pain; je marche demain par Kamnitz et Rumburg vers Zittau pour tâcher d'y arriver, s'il est possible, avant que l'ennemi le prenne.“
1 Das Datum nach einem Vermerk von Eichel auf dem Concept des Königs.
2 Vergl. S. 44. 45. 195.
3 Vergl. Bd. XIII, 285—289; 375. 376.
4 Vergl. S. 212. 231.
5 Gabel wurde am 15. Juli eingenommen. Die Capitulation des Generalmajors von Puttkammer vergl.: Danziger Beiträge Bd. III, S. 55. 56.