<261> abwarten und dorten continuiren werdet, bis Ihr völlig curiret seid. Indessen Ich von Euch persuadiret bin, dass Ihr die dasige Sachen zugleich nach aller Möglichkeit mit respiciren und solche so dirigiren werdet, dass Ich davon zufrieden sein kann,1 als worunter Ich Mich auf Euch verlasse und weiss, dass Ihr es allemal besser machen werdet, als Ich es von dem Generalmajor von Bornstedt2 nicht eigentlich fordern kann. Ich bin Euer wohlaffectionirter König
Friderich.
Nach der Ausfertigung.
9220. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.
Hlinay, 22 juillet [1757].
Ma très chère Sœur. J'ai eu l'agrément de recevoir aujourd'hui deux de vos lettres, dont l'une est du 16. La mauvaise conduite qu'a tenue mon frère de Prusse, m'oblige à quitter Leitmeritz; j'espère de redresser ses sottises, si humainement cela est possible. Vous jugez très bien, ma chère sœur, de notre situation présente et de ce qui en peut résulter pour l'avenir. Comme je n'ai aucun pouvoir sur les causes secondes, je ne prétends point régler mes destinées; je me borne à me conduire sagement, à profiter des occasions, si elles se présentent à moi, et je suis résolu d'opposer un front d'airain à tous les contretemps qui peuvent m'arriver. Quand une fois un cheval a pris le mors aux dents, il ne voit, il ne connaît plus de dangers.
Je suis très fâché, ma chère sœur, des contre-coups que vous ressentez de mon infortune;3 j'ose prédire que cela n'en restera pas à vous, mais que la catastrophe deviendra générale, si la Fortune ne se ravise pas bientôt. Je me moque, dans le fond, et des troupes de l'Empire et des Français et des Suédois et des Autrichiens, s'ils voulaient se succéder les uns les autres; mais si j'avais autant de bras que Briarée, je ne pourrais suffire pour expédier l'Hydre renaissante qui se présente à moi, qui se multiplie tous les jours, et qui m'assiège de tous côtés.
Je suis dans le cas d'un voyageur, attaqué par une grande troupe de brigands, qui l'assassinent et qui se partagent sa dépouille. Quand je serai assassiné, il m'importera peu que deux Impératrices, un Roi Très-Chrétien et je ne sais combien de grandes princes, tous très justes et très religieux, m'aient fait cet honneur. Je parie à coup sûr que la France se repentira tôt ou tard de la sottise et de l'inconséquence de sa conduite présente; mais tout cela ne console guère. Il arrive quelquefois à Madame la Justice d'être séduite et de se laisser tromper par
1 Die gleichen Weisungen wiederholt der König in einem Erlass, d. d. Hauptquartier Nollendorf 24. Juli 1757.
2 Vergl. S. 254.
3 Die Mittheilungen der Markgräfin, auf welche obige Worte des Königs sich beziehen, waren vermuthlich in dem jetzt nicht mehr vorhandenen Schreiben vom 16. Juli enthalten.