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9321. A LA PRINCESSE AMÉLIE A BERLIN.

Rcetha, à deux milles de Leipzig, 6 septembre 1757.

Ma chère Sœur. Vous devriez sans doute être étonnée de me voir faire le métier de chevalier errant, si vous ne saviez pas les raisons et les malheurs qui m'y obligent. J'ai voulu attaquer l'armée autrichienne à Zittau, mais l'impossibilité en était si visible que, sans vouloir exposer l'armée à une boucherie inutile, je ne pouvais pas l'entreprendre; de là je suis venu errer ici où je trouve une armée en front et un corps de 3000 Français à Halberstadt. Après de mûres réflexions, j'ai pris le parti de marcher à l'armée d'Erfurt, sûr qu'après les avoir vaincus, je chasserai bientôt Fischer et son parti du pays de Halberstadt.

Voilà, ma chère sœur, où nous en sommes; je vous prie, ne faites pas tant de vœux pour mon existence, les morts ne sont pas tant à plaindre que les malheureux. Je marche demain, et je crois de me trouver le 12 ou le 13 en présence de mes nouveaux ennemis; soyez persuadée que je n'épargnerai rien pour vaincre ou mourir. Voilà tout ce que je puis vous dire, vous assurant de la tendresse infinie avec laquelle je suis, ma chère sœur, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Je vous envoie une élégie que j'ai faite dans le tumulte de nos camps, adressée à ma sœur de Baireuth.1

Nach eioer Abschritt im Grossherzogl. Hausarchiv zu Darmstadt. Die Abschrift von der Hand der Prinzessin Amalie.


9322. AN DEN GENERALLIEUTENANT HERZOG VON BRAUNSCHWEIG-BEVERN.2

Quartier Rötha, 6. September 1757.

Durchlauchtiger Fürst, freundlich geliebter Vetter. Ich habe Ew. Liebden Schreiben vom 3. dieses erhalten und bin von allen Dero gemeldeten Veranstaltungen recht sehr wohl zufrieden gewesen. Ich glaube inzwischen noch nicht, dass der Feind so sehr heftig und beissig sein werde, als es von ihm gesaget werden wollen.3 Was die übrigen berührten Umstände anbetrifft, da werden Ew. Liebden erachten, wie



1 Vergl. S. 305. Anm. 1.

2 Der Herzog datirt seine Berichte vom 3. und 6. Sept. aus dem Lager bei Biesnitz. Vergl. S. 310. Anm. 1.

3 Der Herzog von Bevern meldete, Lager bei Biesnitz 3. September, dass der Feind im Vorrücken begriffen sei und ihn anzugreifen drohe. „Das übelste dabei ist, dass der Generalmajor Prinz von Braunschweig mit seinen Bataillons noch nicht hier ist, und ich den Posten kaum ausfüllen kann, auch gar keine Reserve von Infanterie habe.“ Der Prinz Franz von Braunschweig war, nach Bevern's Bericht, d. d. Lager bei Schöna 28. August, einem von Dresden kommenden Transport zur Sicherung gegen feindliche Streifcorps mit einigen Bataillonen entgegengesandt worden.