<340> toujours sur pied et toujours en de nouveaux lieux. Nous avons fait une diligence qui surprend nos ennemis. Avant-hier et aujourd'hui les hussards autrichiens ont été malmenés; les Français ne se montrent pas, par grande prudence; je compte pourtant de les voir dans peu et de vous en donner des nouvelles. Adieu, mon adorable sœur, l'unique consolation qui me reste, mon seul espoir dans l'infortune; je vous embrasse du fond de mon âme.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
9330. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.
[Naumbourg, 10 septembre 1757].1
Je vous rends mille grâces des espérances que vous me donnez;2 quoique tout cela paraît un peu vague, il faut néanmoins dans les circonstances présentes se prendre à un cheveu, pour ne point se noyer. Nous allons ici en venir dans peu au dénouement. Les Français et les Cercles ne se sont pas joints encore. J'espère de passer demain la Saale, malgré les difficultés malentendues que me fait le prince de Hildburghausen. Les Français sont entrés dans le pays de Halberstadt, Lehwaldt a reçu un échec en Prusse; enfin, ma chère sœur, la crise ne saurait être plus grande qu'elle l'est à présent.
Dès que j'aurai quelque chose à vous écrire, vous pouvez compter que je le ferai; je vous supplie seulement pour Dieu de vous tranquilliser. J'espère qu'entre ci et le 15 je pourrai vous donner des nouvelles agréables, et que les chemins redeviendront ouverts entre ci et Baireuth.
La nouvelle qui regarde le maréchal de Belle-Isle, est très fâcheuse pour moi, mais quoi qu'il arrive, je n'abandonnerai pas l'espérance, à moins qu'il n'y en ait plus du tout. Puisse le Ciel être le rémunérateur de votre rare tendresse et de tant de vertus!
[Federic.]
Nach dem Concept. Eigenhändig. 3
1 Der König vereinigte sich am 10. in Naumburg mit dem unter Keith ihm folgenden Hauptcorps. Am 11. überschritt er bei Kösen die Saale.
2 Die Markgräfin schreibt, d. d. 25. August: „J'ai des nouvelles de la personne, elle me mande qu'on est hors d'état de continuer la guerre par rapport aux finances et au manque d'argent, que, si vous pouvez gagner l'hiver ou remporter une victoire, vous aurez jeu gagné. Le tout-puissant, sur quelque préambule qu'il lui a tenu, lui a fait défendre sous peine de disgrâce de se mêler d'aucune affaire. Il travaille pourtant sous main.“ Mit der „personne“ ist der Emissär der Markgräfin, der Chevalier Mirabeau, mit dem „tout-puissant“ ist vermuthlich Belle-Isle gemeint. (Vergl. S. 218.) Das Schreiben der Markgräfin hat sich verspätet.
3 Das Schreiben wurde in Chiffern und vermuthlich ohne Unterschrift abgesandt. Der König bemerkt auf dem Concept: „Dieses mit ein fremdes Pitschaft zugemacht und in so einen kleinen Volum[e] von Brief gemacht als möglich, damit es besser fortzubringen ist.“