<353> Madame de Buchwald me paraît une femme très estimable, et qui vous conviendrait beaucoup : de l'esprit, des connaissances, point de prétentions, et un bon caractère. Mon frère Henri est allé aujourd'hui chez eux. Je suis si accablé de chagrin que je n'ai pas voulu porter ma tristesse ailleurs et porter ma mauvaise fortune. J'ai lieu de me louer beaucoup de mon frère Henri; il s'est conduit comme un ange en qualité de militaire, et très bien envers moi en qualité de frère. Je n'en peux pas dire malheureusement autant de l'aîné; il me boude et s'est retiré à Torgau,1 d'où il est parti, à ce que l'on m'écrit, pour Wittenberg. Je l'abandonnerai à ses caprices et à sa mauvaise conduite, et je ne présage rien de bon pour l'avenir qu'autant que le cadet le mènera.
Il est enfin temps de finir cette lettre très longue, très triste, et où il n'est presque question que de ce qui me regarde. J'ai eu du loisir, et j'ai profité du temps et de l'arrivée du coureur — qui me paraît une voie sûre — pour vous ouvrir et décharger un cœur qui est rempli d'admiration et de reconnaissance pour vous. Oui, mon adorable sœur, si la Providence se mêlait des choses humaines, il faudrait que vous fussiez la personne la plus heureuse de l'univers. Vous ne l'êtes pas, ce qui me confirme dans les sentiments exprimés à la fin de mon Épître.2 Enfin, soyez persuadée que j'ai un cœur sensible et une âme reconnaissante, soyez persuadée que je vous adore, et que je donnerais mille fois ma vie pour votre service. Ce sont des sentiments que je conserverai jusqu'au dernier soupir de ma vie, étant, ma très chère sœur, le plus fidèle, le plus attaché de vos frères et de vos serviteurs
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
9342. AN DEN GENERALLIEUTENANT PRINZ FERDINAND VON BRAUNSCHWEIG.3
Hauptquartier Kerspleben, bei Erfurt, 18. September 1757.
Durchlauchtiger Fürst, freundlich geliebter Vetter. Ich habe Ew. Liebden Schreiben vom 17. dieses heute Nachmittag allhier zu erhalten das Vergnügen gehabt. So viel Ich aus dessen Einhalt ersehen, so ist die dortige Situation vor Dieselbe ganz avantageux, weil Ew. Liebden die Franzosen alle auseinander finden, so Deroselben viel Avantage machet, da Dieselbe die eparpillirte Corps eins nach dem andern auseinander und zurücktreiben können. Alsdann wird eine der ersten Attentionen von Ew. Liebden sein müssen, dass Dieselbe alles, was im Lande vorräthig ist, nach Magdeburg schicken und transportiren lassen.
Was die Hannoveraner für eine Neutralitätsconvention mit dem Duc de Richelieu geschlossen,4 davon seind Mir von guter Hand nachstehende Nachrichten zugekommen, nämlich dass:
1 Vergl. S. 322.
2 Vergl. S. 305. Anm. 1. Œuvres XII, p. 41. 42.
3 Der Prinz datirt seine Berichte an den König am 17. aus Eisleben, am 18. aus Arnstadt, am 19. und 20. aus Dittfurth bei Quedlinburg.
4 Vergl. S. 346. Anm. 2.