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9357. AU COLONEL DE BALBI.

Au quartier près Kerspleben, près d'Erfurt, 24 septembre 1757.

Le Roi a lu la lettre dont vous m'avez honoré du 13 de ce mois.1 Sa Majesté espère que celle qu'elle vous a écrite du 4 du courant, pour vous avertir du malheureux évènement qui est arrivé au chasseur Nadeler,2 qui, n'étant plus qu'à quatre lieues de nous, a été enlevé par les hussards autrichiens à Oschatz, qui y entrèrent justement quand il voulut changer de cheval de relais, ainsi que la dépêche dont il a été chargé, a été perdue. Le Roi aimerait bien de savoir si cette dépêche a été du comte de Neuwied ou de vous, chiffrée ou non. Il nous importe bien d'en être instruit; ainsi je vous supplie de m'en éclaircir au plus tôt possible, de m'adresser un double de la dépêche mis entièrement en chiffres.

Au surplus, pour vous marquer les ordres du Roi sur votre lettre dessus accusée, j'ai l'honneur de vous dire que Sa Majesté veut que vous vous teniez à présent tout clos et boutonné, sans négocier plus la moindre chose. Votre dépêche perdue vous fournira un prétexte assez spécieux pour ne vous expliquer plus sur rien, sans cependant rompre sur rien formellement. Le Roi souhaiterait d'ailleurs que vous changiez même de heu et de demeure, crainte qu'il ne vous arrive quelque inconvénient, ou d'être reconnu. Vous vous conformerez ainsi exactement aux intentions du Roi. La véritable raison de ceci est que Sa Majesté a choisi un autre canal pour négocier directement.3 A bon entendeur salut. Supposé que vous reveniez chez nous, il sera nécessaire que vous preniez de grandes précautions avec vos papiers et de les brûler plutôt, ce qui est absolument nécessaire, surtout vos chiffres et les points que vous savez,4 que d'exposer quelque chose au hasard.

Le conseiller connu.

Nach der Ausfertigung.


9358. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Finckenstein berichtet, Berlin 21. September, er werde dem Befehle des Königs gemäss5 eine Million Thaler von Cüstrin nach Magdeburg schaffen lassen; die Wege seien augenblicklich noch sicher. „Mais comme ces transports d'argent ne sauraient manquer de revenir plus d'une fois avant la fin de la guerre, et que la même sûreté pourrait bien ne pas s'y trouver

Kerspleben près d'Erfurt, 24 septembre 1757.

Je trouve très bonne et bien pensée l'idée que vous m'avez proposée dans votre rapport du 21 de ce mois. Je préfère encore Magdebourg à Cüstrin, afin d'y transporter le trésor avec l'argent des



1 Balbi schreibt an Eichel, 13. September (wie es scheint aus Neuwied), er habe auf seinen letzten durch den Courier überbrachten Bericht noch keine Antwort empfangen; er befürchte erkannt zu werden.

2 Vergl. Nr. 9316.

3 Vergl. Nr. 9356.

4 Vergl. Nr. 9280.

5 Vergl. Nr. 9338.