9423. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.
König Georg schreibt, Kensington 20. September 1757: „Monsieur mon Frère. Ce n'est point faute de m'intéresser à la situation d'un allié malheureux, que j'ai pris le parti auquel je me suis trouvé forcé.1 Mon absence indispensable de mes États et dans une occasion aussi critique a causé, par la mauvaise conduite et le manque de jugement, des contre-temps auxquels, par cette raison, je n'ai pu remédier, et un dernier incident, qui m'a autant indigné que surpris, a mis le comble à mes chagrins et à mon impuissance de prêter, comme électeur, de l'assistance à Votre Majesté, mon entière destruction ne Lui pouvant être d'aucune utilité. En revanche, Votre Majesté peut être assurée que, du côté de l'Angleterre, on fera tout ce qui peut être humainement possible pour La soutenir et L'assister. Je souhaite toute sorte de bonheur et de prospérité à Votre Majesté et La prie de me croire très sincèrement, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
George R.“
Leipzig, 16 octobre 1757.
Monsieur mon Frère. Je plains Votre Majesté qu'Elle a été si mal servie dans la convention que Ses généraux ont faite à Stade avec les Français; mais cet acte n'est pas ratifie, mais les Français même y ont fait infraction, en voulant désarmer les troupes hessoises et en s'emparant d'un fort dans le Harz.2
Je crois qu'il y aurait un moyen plus avantageux et plus convenable, en même temps plus digne de la gloire de Votre Majesté, d'expulser les Français tout-à-fait du pays d'Hanovre et de les rechasser au delà du Weser.
Les Russes ont quitté la Prusse, le maréchal Lehwaldt est en pleine marche de la Prusse3 pour entrer en Poméranie, en chasser les Suédois et ravager les environs de Stralsund. De là, si j'étais sûr que les Hanovriens se joignissent à lui, il n'y aurait qu'à passer l'Elbe, tomber dans les quartiers des Français pour les replier bien loin en arrière. J'attends sur ceci la réponse de Votre Majesté; c'est l'affaire d'une expédition d'hiver dont je garantirais le succès, et où il ne faut que du courage et de la vigueur pour l'entreprendre. C'est de cette façon que M. de Turenne chassa les ennemis de l'Alsace,4 et c'est par ces mêmes ressources que les grands États se sont plus d'une fois sauvés de leur ruine. Pour moi, je me mets nécessairement en marche et, après avoir fait fuir l'armée française et de l'Empire jusqu'à Eisenach, j'accours au corps de Marschall en Lusace, et de là je compte dégager la Silésie.5
Votre Majesté sera instruite de tout ce qui se passe, étant avec une parfaite estime, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Federic.
Nach der Ausfertigung im Königl. Staatsarchiv zu Hannover. Eigenhändig.
1 Gemeint ist der Abschluss der Convention von Zeven vom 8. September. Vergl. S. 346. 354.
2 Schloss Scharzfeld zwischen Herzberg und Lauterberg.
3 Vergl. S. 404. 405.
4 Im Winter 1674/75. Vergi. Bd. XIV, 442.
5 Vergl. S. 412.421.