9424. AU SECRÉTAIRE MICHELE A LONDRES.
Leipzig, 16 octobre 1757.
La dernière lettre que je vous ai faite, a été du [20] du mois passé1 de septembre, et, si depuis je n'ai pas répondu plus tôt à vos dépêches du 13, du 16 et du 23 dudit mois, il faut l'attribuer à mes opérations militaires qui ne m'y ont pas laissé le loisir, ayant presque toujours été en mouvement pour aller combattre les troupes françaises jointes à celles de l'Empire, mais qui, par leur retraite précipitée dans le pays d'Eisenach et ces contrées, ont rendu vains mes efforts, n'ayant pas [pu] les y suivre, parceque la subsistance pour les troupes m'y aurait manqué, et que je me serais d'ailleurs trop éloigné de mes magasins ici et de la rive de l'Elbe, pour ne pas donner prise par là aux troupes autrichiennes dans la Lusace et dans les montagnes de Saxe, afin d'y former des entreprises. Aussi ce qui m'a fait revenir ici, ce sont les nouvelles que j'ai eues, que les troupes autrichiennes dans la Lusace et d'au delà de l'Elbe, s'étant rassemblées, ont formé une entreprise pour vouloir pénétrer dans mes États de la Marche pour s'y établir,2 de sorte que je me vois obligé d'y aller au secours, afin de rendre vains ces projets nuisibles.
Comme je viens, cependant, de recevoir encore la dépêche que vous m'avez faite du 28 de septembre,3 je suis bien aise de pouvoir gagner le temps pour vous dire en réponse que je suis très sensible à la fermeté que le ministère britannique vous a déclaré réitérativement et en toutes les occasions, que l'Angleterre restera fermement unie avec moi, et qu'elle m'aidera au possible par tous les secours qu'elle saura me donner, malgré la fatale retraite de l'armée d'Hanovre, depuis la journée de Hastenbeck4 et la convention pernicieuse qui en a été la suite.5 Vous en remercierez les ministres de la façon la plus convenable, et les assurerez du parfait réciproque de ma part.
Vous leur témoignerez, en même temps, la satisfaction que j'ai eue de la déclaration vigoureuse qu'ils ont faite, et dont vous m'avez envoyé copie,6 et leur déclarerez d'ailleurs que, quant à la somme du subside de quatre millions d'écus d'Allemagne qu'ils me veulent accorder, 7 afin de pouvoir me maintenir dans la poursuite de la guerre, que
1 Vergl. Nr. 9346. In der Vorlage verschrieben „23“ ; die Ausfertigung hat „20“ .
2 Vergl. S. 421. 423.
3 Vergl. über diesen Bericht Nr. 9427. S. 431.
4 Vergl. S. 288. 291.
5 Vergl. S. 346. 354.
6 Michell übersandte, London 16. September, eine von Holdernesse unterzeichnete Déclaration, enthaltend die Versicherung, dass der König von England an dem Freundschaftsverhältniss zu Preussen unentwegt festhalten und mit diesem vereint auch in Zukunft mit aller Kraft der verderblichen Verbindung der Häuser Oesterreich und Frankreich sich widersetzen werde.
7 Michell berichtete, London 23. September: „Le lord Holdernesse m'a déclaré aujourd'hui que, si Votre Majesté voulait et pouvait Se maintenir dans la poursuite de la guerre, et ne pas faire la paix sans le concours et la participation de l'Angleterre, ainsi que je l'avais témoigné ici, on était prêt de Lui accorder pour cet effet un secours de quatre millions d'écus d'Allemagne (vergl. S. 315. 319); que Votre Majesté pouvait donc tabler là-dessus, et que, pour L'en assurer encore mieux, on expédiait ce soir un courrier au sieur Mitchell, que je charge de ma présente dépêche, avec des ordres de le déclarer à Votre Majesté.“