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9449. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Grochwitz, 21 octobre 1757.

Mon cher comte de Finckenstein. Le projet que vous me proposez, par la lettre que vous m'avez écrite du 19, pour laisser auprès de Berlin le prince Maurice, n'est point le mien, et il faut que ce Prince marche incessamment pour pousser et poursuivre le corps de Hadik et pour venir se joindre à moi. Le prince Ferdinand de Brunswick viendra couvrir Berlin avec son corps de troupes,1 dont la tête arrivera demain ou après-demain à Spandau et de là à Berlin;2 je laisserai aussi ce corps quelque temps là, mais, quant à celui de Maurice, il faut de toute nécessité qu'il vienne me joindre conformément à ses ordres.3 Il faut que j'aille au plus pressé; à présent, ce n'est pas vers Berlin que je dois diriger mes opérations. Je serais extrêmement serré, j'y attirerais le théâtre de la guerre, et nous manquerions en peu de subsistance, en nous consumant nous-mêmes. Lehwaldt ne saurait arriver avant le décembre. En attendant, je dirige ma principale attention contre les entreprises que nos plus grands ennemis, les Autrichiens, voudraient mettre en exécution, et si je restais éparpillé, je serais accablé et perdu. Quant aux Suédois, je suis persuadé que le prince Ferdinand les contiendra4 pour ne pas oser l'insulter, quand même je ne laissais avec lui qu'une partie de ses troupes. Soyez persuadé que le cœur me saigne de tous ces tristes évènements, mais il faut que je les prenne comme ils sont.

En attendant, la famille royale et vous pourrez vous transporter à Magdebourg, en conséquence de mon ordre fait en dernier lieu à vous et au comte de Podewils.5 Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


9450. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Quartier de Grochwitz, 21 octobre 1757.

Les dépêches que vous m'avez faites du 28 septembre, tout comme du 2 et du 10 de ce mois, me sont heureusement arrivées aujourd'hui toutes à la fois. Vous remercierez bien M. de Yorke de ma part de toutes les confidences que vous m'avez marquées, en l'assurant combien j'étais sensible et touché de ses sentiments patriotiques et de la part sincère qu'il marquait avec un zèle aussi distingué que le sien, pour le bien de la cause commune.



1 Vergl. S. 444.

2 Prinz Ferdinand ist bei dem beabsichtigten Marsche nach Berlin thatsächlich nur bis Möckern östl. von Magdeburg gekommen. Vergl. S. 460. Anm. 3.

3 Vergl. Nr. 9448. 9453.

4 Vergl. S. 422.

5 Vergl. Nr. 9443.