Comme je ne doute pas que vous n'ayez reçu ma lettre du 16 de ce mois,1 par laquelle je vous ai adressé une autre pour le roi d'Angleterre,2 et que vous n'ayez eu soin de la faire parvenir à sa direction, je n'attends à présent que la réponse que j'aurai là-dessus pour me décider ultérieurement.
Comme je viens de voir, par votre dépêche, que l'exécution du dessein des Anglais a mal réussi,3 il m'est venu dans l'esprit une idée de quelle façon l'on saurait, malgré cela, se servir des troupes une fois embarquées sur la flotte, pour faire évacuer le pays d'Hanovre. En voici, par ce qui suit, le plan projeté pour faire évacuer le pays d'Hanovre et de Brunswick aux Français.
Il faudrait que les troupes anglaises, qui ont manqué leur objet à Rochefort, débarquassent à l'Elbe, et que, jointes avec l'armée des alliés, [elles] attaquassent droit à Nienburg, Hameln et Minden, marchant par cantonnement et ne se joignant que lorsque il faut donner un coup de collier. Je propose cette marche sur le [Wéser] par les raisons suivantes. Premièrement, parceque c'est prendre les Français par leurs derrières; en second lieu, parceque Nienburg, Hameln et Minden sont des endroits qu'on peut prendre par un coup de main; tertio, parceque cela obligerait les Français, malgré eux, d'évacuer Brunswick [et] l'Hanovre, que l'on ruinerait infailliblement, si on les attaque de vive force. Si les Anglais joignent tout au plus à ces troupes, vers le printemps, 3000 hommes de leur cavalerie, on pouvait chasser les Français de toute l'Allemagne. Mais, pour l'effet, il faut agir offensivement.
Vous pouvez en tirer copie de votre main propre pour le faire voir à milord Holdernesse, et d'autres à qui vous le trouverez convenable, en laissant à leur considération s'ils y veulent réfléchir et en faire usage. Ils sentiront eux-mêmes que vous leur demandez le secret là-dessus, et surtout de s'en cacher devant les ministres d'Hanovre sans exception, par les raisons susdites, et de crainte qu'il n'y en ait qui en fassent un sacrifice ou à la cour de Vienne ou à celle de Versailles. Et, sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
9457. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.
Quartier [de Grochwitz,] 22 [octobre]4 1757.
La dépêche que vous m'avez faite du 12 de ce mois, m'a été fidèlement rendue, et je vous laisse juger de la satisfaction que j'en ai eue, par ce que je vous ai déjà marqué par ma lettre du [21] de ce mois,5 dont j'espère qu'elle vous sera déjà heureusement parvenue, à laquelle je vous renvoie pour ce qui regarde les points principaux.
1 Nr. 9424.
2 Nr. 9423.
3 Vergl. S. 447.
4 In der Vorlage „août“ .
5 Nr. 9450.