Comme, d'ailleurs, 8000 fuyards de la droite de leur armée, poursuivis par mes troupes le jour de la bataille, ont passé la Sazawa et marché à Beneschau, d'où ensuite ils ont repassé cette rivière pour se joindre au maréchal Leopold Daun, qui se trouva le jour de l'action à Bœhmisch-Brod, et qui, sur la nouvelle de la défaite de leur grande armée, se retira sur Nimburg, j'ai détaché sur-le-champ le lieutenantgénéral prince de Bevern pour le talonner, qui l'a aussi poussé de poste en poste jusqu'à Czaslau, en lui enlevant trois à quatre magasins assez considérables. Je crois qu'il pourra le rejeter encore plus loin en arrière, et l'on m'avertit même qu'il a envoyé son bagage, ses malades et ce qui lui reste de magasins, vers la Moravie et à Iglau.1
Je me flatte de pouvoir donner dans peu à Votre Altesse des nouvelles plus positives de ce qui se passe chez nous, en attendant qu'Elle ait la bonté de me faire informer au mieux de tout ce que les Français font de mouvements dans ces contrées-là, et ce qu'ils peuvent préparer de mesures.
C'est avec toute la cordialité imaginable que je réitère d'ailleurs à Votre Altesse les sentiments les plus vifs de l'amitié et de la considération avec lesquels je suis toujours, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon cousin
Federic.
Nach dem Concept.
8997. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH A WELESLAWIN.
Au camp devant Prague, 26 mai 1757.
Mon cher Maréchal. Sur la lettre que vous m'avez faite aujourd'hui, je vous prie de considérer que, si l'ennemi a des desseins, il lui faut le temps nécessaire pour faire ses dispositions, et qu'après qu'il a eu un tel échec qu'il a reçu à la dernière sortie,2 il ne saurait y retourner du jour au lendemain; je ne garantirai pas que peut-être en deux ou trois jours il ne retournerait pas, mais de jour à l'autre, voilà ce que je ne saurais croire.
Ici les pandours ont voulu attaquer, la nuit passée, une batterie qu'on était à construire; ils se sont égarés chemin faisant et ont donné sur une redoute qui était déjà achevée depuis du temps, ce qui leur a fait essuyer beaucoup de feu. Nous avons envoyé nos patrouilles jusqu'à la ville, pour savoir s'il y avait quelque autre dessein làdessous; mais, quoique de Le Noble fît avertir que 20,000 hommes défilaient de la ville, personne n'est sorti de sa tente, hormis les gardes ordinaires.
Quant à votre batterie, je suis bien aise d'apprendre qu'elle vient d'être achevée, et vous ferez bien d'y faire placer vos canons et vos mortiers, afin de mettre tout en état, comme il faut; mais vous ne
1 Vergl. S. 52. 63. 67.
2 Vergl. S. 74—76.