8957. AU LANDGRAVE DE HESSE-CASSEL A CASSEE.
Der Landgraf von Cassel schreibt, Cassel 11. Mai: „Sa Majesté Britannique, reconnaissant la justice et l'équité de mes demandes, tant sur le point de la sûreté de mes pays que sur celui du dédommagement des pertes auxquelles je me trouve exposé, m'a fait parvenir les assurances les plus fortes de son empressement à y concourir de concert avec Votre Majesté, en me signifiant qu'elle avait incessamment chargé son ministre M. Mitchell d'en communiquer avec Elle,53-3 étant prête d'entrer en tout ce que vous jugeriez bon et à propos, Sire, pour satisfaire à mes instances et propositions par une liaison plus étroite entre Votre Majesté, lui, le roi de la Grande-Bretagne, et moi.
<54>Quant à l'union à former en même temps avec les autres princes d'Allemagne déclarés jusqu'ici pour la bonne cause,54-1 Sadite Majesté Britannique persiste encore dans le sentiment soutenu déjà ci-devant par son ministère électoral, savoir qu'il serait difficile de parvenir à ce but, ajoutant pourtant que peut-être les évènements pourraient y donner en peu plus de facilité, et qu'alors Sa Majesté ne manquerait pas d'y mettre toute son attention. J'ignore quels sont ces évènements présomptifs auxquels ce Prince a fait réflexion. Mais comme il ne me paraît point douteux que plusieurs des princes mentionnés, comme les ducs de Saxe et de Wohlenbüttel, n'hésiteront point d'entrer dans une pareille union, j'estimerais, selon mon faible avis, qu'on ne devrait point perdre de temps pour les attacher au concert commun par des liaisons formelles et positives et pour y attirer successivement d'autres cours de l'Empire; abandonnant toutefois cette idée aux jugements éclairés et à la pénétration supérieure de Votre Majesté.“
Der Landgraf fragt an, ob er zu der Verhandlung über die Entschädigungsfrage einen Bevollmächtigten an den König schicken solle.
Der Landgraf macht ferner Mittheilungen über die Operationen der Franzosen am Niederrhein.54-2
Quartier général devant Prague, 18 mai 1757.
Monsieur mon Cousin. La lettre que Votre Altesse a bien voulu me faire du ri de ce mois, m'a touché le plus vivement par tous les nouveaux témoignages qu'Elle m'y donne de Son amitié constante et invariable et de Ses sentiments patriotiques dont je suis très pénétré; aussi ne saurais-je assez Lui exprimer ma sensibilité sur la part qu'Elle a prise sur la victoire dont le Ciel vient de bénir mes armes.
Je rends d'ailleurs infiniment grâce à Votre Altesse des nouvelles qu'Elle m'a communiquées sur la marche des Français; Elle augmenterait bien les obligations que je Lui en ai, si Elle voulait continuer de me faire instruire avec toute l'exactitude possible, tant sur le nombre de ces troupes que sur les mouvements qu'elles feront. J'ai très besoin d'aussi bonnes informations que celles-là, afin de pouvoir exactement compasser ceux que j'aurai à faire, pour ne pas manquer en rien. J'aurais déjà pris mes mesures, afin d'aller en avant au soutien de mes alliés et de notre chère patrie, si ce n'était la ville de Prague qui jusqu'à présent a demandé seule mon attention encore ici, et que j'aurais déjà entreprise avec le nombre de troupes de l'ennemi qui s'y est retiré après la bataille, si je n'en avais pas été arrêté par les mortiers et la grosse artillerie que je suis obligé de faire amener. Je pense cependant d'avoir tout arrangé pour commencer l'attaque le 23, et que mon entreprise ait le succès dont j'ai lieu de me flatter; j'espère de l'avoir finie ou aux derniers jours de ce mois, ou aux premiers de celui qui vient. Cet empêchement mis à côté, je ferai marcher incessamment un corps d'armée vers l'Empire.
J'ai été dans la joie de mon cœur de voir le roi de la Grande-Bretagne dans les mêmes sentiments que moi sur ce qui regarde la sûreté du pays de Votre Altesse et le dédommagement des pertes auxquelles Elle saurait Se trouver exposée; j'attendrai du sieur Mitchell<55> ce qu'il aura à me communiquer là-dessus,55-1 et Votre Altesse peut être persuadée que de ma part j'apporterai toutes les facilités possibles à des demandes aussi justes et équitables. Quant au ministre à charger de Ses pleins-pouvoirs pour la négociation à ce sujet, je souhaiterais bien que Votre Altesse le voudrait adresser à mes ministres du département des affaires étrangères à Berlin, que je viens d'en informer, vu que les occupations auxquelles je dois vaquer ici, ne sauraient pas trop bien permettre d'y négocier immédiatement.
Je souhaiterais par la même raison que Votre Altesse voudrait charger quelqu'un de Ses ministres d'entrer en correspondance avec mon ministre comte Podewils sur ce qui regarde l'union à former avec d'autres princes patriotiques et bien intentionnés, afin que celui-ci puisse s'entendre à ce sujet avec le ministère d'Hanovre. Je suis avec toute la considération possible et l'amitié la plus parfaite, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon cousin
Federic.
Nach dem Concept.
53-3 Vergl. Nr. 8951 S. 47.
54-1 Vergl. Bd. XIV, 258. 259. 260. 272. 329. 396.
54-2 Vergl. Bd. XIV, 389.
55-1 Vergl. Nr. 8951 und Anm. 5 zu S. 46.