8981. AU FELD-MARÉCHAL DE REITH A WELESLAWIN.

[Au camp de Prague,] 23 [mai 1757].

Mon cher Maréchal. Je suis charmé de ce que vous n'avez rien perdu la nuit passée. Vous aurez le colonel Moller74-1 à votre attaque, qui vaut mieux que 10 capitaines. Nos ennemis n'ont de ce côté-ci que 6 pièces de 12 et 2 coulevrines au Wischerad, le reste sont des pièces de 6 et 3 livres qui appartiennent à l'artillerie de campagne; ce qui était grosse artillerie, a été transporté à Vienne il y a trois ans.

Le duc de Bevern me mande dans ce moment74-2 qu'il vient d'enlever à Leopold Daun un magasin considérable à Suchdol; il leur a pris ceux de Nimburg et Kolin, il a fait aussi une vingtaine de prisonniers sur les hussards. Le découragement des Autrichiens est visible, la tête leur tourne, et il faut espérer qu'une heureuse bombe, l'inquiétude d'un tonnerre perpétuel qui les assaillira, joint à la confusion, au trouble des soldats et à la peur des bourgeois, les forcera à des résolutions qu'ils seront obligés de prendre à contre-cceur.

Les nouveaux généraux de mon armée74-3 continueront à rester attachés à leur vieux corps, jusqu'à ce que la ville se rende d'une façon ou de l'autre, après quoi je ferai de nouveaux ordres de bataille. Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



74-1 Vergl. Bd. XIII, 481.

74-2 Vergl. Nr. 8980.

74-3 Nach der Schlacht von Prag hatte ein grosses Avancement in der preussischen Armee stattgefunden.