8984. AU PRINCE DE PRUSSE AU CAMP DE PRAGUE.
[Au camp de Prague, 24 mai 1757.]
Mon cher Frère. Je suis enchanté de tout ce que j'apprends de la nuit passée,76-1 mes inquiétudes et mes angoisses sont largement récompensées. On a cent fois plus d'appréhensions, quand on voit les choses de loin que lorsque l'on est sur les lieux. Je bénis le Ciel qu'il a conservé mes frères, et que nous avons peu perdu; je pleure quand le sang prussien est répandu; mais quoique l'affaire de cette nuit ne soit pas une bataille rangée, elle ne laissera pas que d'être décisive pour la suite du siège et pour la reddition des Autrichiens. Embrassez le cher Ferdinand de ma part, et soyez persuadé de ma plus tendre amitié.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
76-1 Vergl. Nr. 8982. 8983.