9025. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.
Au camp de Prague, 1er juin 1757.
Ma très chère Sœur. Votre lettre m'a fait un plaisir infini, en me confirmant le bon état de votre précieuse santé.
Nous sommes à présent dans le troisième jour de notre bombardement, nos bombes ont sûrement mis le feu à deux magasins de l'ennemi. Il paraît qu'ils sont fort mal à leur aise dans la ville; ils ont aujourd'hui voulu faire une sortie, mais une douzaine de coups de canon les a forcés à rentrer honteusement dans leurs portes, sans rien entreprendre. Si le Ciel favorise nos bombes, j'espère de sortir heureusement de cette difficile entreprise. Une crue d'eau nous a emporté notre pont de Branik,112-1 et comme le courant l'a entraîné vers la ville, nous n'avons pas pu empêcher les ennemis de nous enlever quelques pontons, mais nous les reprendrons avec Prague.
Je crois, ma chère sœur, que, si cette affaire-ci se décide bien en notre faveur, votre évêque112-2 et Seckendorff112-3 deviendront de petitsgarçons.
Voici la principale affaire; le mal est qu'il est impossible de dire positivement quelle en sera l'issue. Je vous embrasse de tout mon cœur, vous priant de ne point oublier le vieux frère qui est avec le plus tendre attachement, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
112-1 Vergl. S. 104—108.
112-2 Vermuthlich ist der Bischof von Würzburg, der Parteigänger Oesterreichs, gemeint; das bezügliche Schreiben der Markgräfin liegt nicht mehr vor.
112-3 Vergl. Bd. X, 382. 437; XI, 409.