9067. AN DAS DEPARTEMENT DER AUSWÄRTIGEN AFFAIREN.
Podewils und Finckenstein berichten, Berlin 4. Juni: „Le sieur Bossart, secrétaire d'ambassade de la cour de Manheim, vient de nous présenter la lettre ci-jointe en original de l'Électeur son maître pour Votre Majesté,144-2 dans laquelle ce Prince porte des plaintes amères de ce que le colonel de Mayr144-3 avait fait une invasion dans le duché de Sulzbach, qu'il y avait extorqué jusqu'à 3000 florins, et qu'il avait amené deux conseillers de régence comme otages pour une certaine déclaration à faire. L'Électeur palatin demande à ce sujet une satisfaction éclatante et la démission de ses deux conseillers.
Nous avons répondu préalablement et de bouche au sieur Bossart : qu'après la conduite véritablement hostile que l'Électeur son maître avait tenue envers Votre Majesté, en se déclarant publiquement contre Elle, en favorisant Ses ennemis au possible et en leur ouvrant même ses forteresses, pour en faire des places de guerre, d'où ils envahissaient les mêmes États que l'Électeur était obligé par des traités<145> solennels de garantir à Votre Majesté, et qu'après avoir déclaré sans détour au sieur d'Eickstedt145-1 qu'il allait donner un corps de 6,000 hommes de troupes auxiliaires à Ses ennemis, on ne pourrait pas trouver étrange, si Votre Majesté prenait les mesures nécessaires pour arrêter la mauvaise volonté d'un Prince si mal intentionné, mais qu'il ne dépendait que de Son Altesse Electorale d'en détourner l'effet, en suivant le sage exemple de l'électeur de Bavière, qui venait de se déclarer neutre.145-2
Votre Majesté voudra bien nous dire si Elle approuve cette réponse, et si Elle ordonne qu'on la donne par écrit dans le même sens à l'Electeur palatin, ou quelle autre réponse Elle veut qu'on donne à ce Prince.
Mais nous soumettons en même temps aux hautes lumières de Votre Majesté s'il serait trop de Son intérêt d'accorder sitôt la neutralité à l'Électeur palatin, puisque, par la conduite que ce Prince a tenue à Son égard, il a violé ouvertement le traité par lequel Votre Majesté a renoncé en sa faveur aux duchés de Juliers et de Bergue,145-3 et que Votre Majesté, si Elle était favorisée par le sort des armes, pourrait revendiquer à cette occasion ces deux belles provinces. Il nous semble qu'on pourrait encore amuser le tapis par une réponse vague, jusqu'à ce que le sort des armes soit encore plus décidé, à moins que l'Électeur ne retire tout de suite les 6,000 hommes qu'il a déjà fournis à la France à l'heure qu'il est, qu'il ne refuse son contingent de l'Empire, et qu'il ne déclare lui-même sa neutralité à la Diète de Ratisbonne.“
Im Lager bei Prag, 8. Juni 1757.
Dass sie ihm in so energiquen Terminis antworten, ist sehr gut; wenn er sich aber von seinen genommenen Engagements gegen Mich separiren und neutral werden will, so muss man ihm die Thore nicht sperren.
Dabei können sie ihm sagen, dass, wenn von seinen Truppen Ein Mann auch nur Einen Schritt in Meinen Landen thun würde, um feindlich zu agiren, Ich sodann den ganzen Traité als rangiret ansehen würde, jetzo aber es noch Zeit wäre, wenn er sich racommodiren wollte.
Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung: des Cabinetssecretärs.
144-2 D. d. Schwetzingen, 27. Mai 1757.
144-3 Mayr war Oberstlieutenant. Vergl. S. 30. Anm, 2; S. 91.
145-1 Vergl. Bd. XIV, 534.
145-2 Vergl. S. 77. 92.
145-3 Vertrag von Berlin, 24. December 1741. Vergl. I, 412. Droysen Preuss. Politik V, I, 361. Original im Geh. Staatsarchiv zu Berlin. In Artikel IV wird der Vertrag von Cleve vom 9. Sept. 1666 bestätigt. Vergl. Artikel VI des letzteren Vertrages in: Mörner, Kurbrandenburgs Staatsverträge S. 290.