9108. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.
[Camp de Nimburg,] 20 juin 1757.
Monsieur mon Frère. Pour me conformer aux désirs de Votre Majesté,174-2 j'ai cherché les moyens qui pouvaient me mettre en état de détacher174-3 vers le duc de Cumberland et vers le landgrave de Hesse. Je n'en ai pas trouvé de plus convenable que celui d'attaquer l'armée de Daun campée dans les environs de Kolin. J'y suis marché le 18; après l'avoir attaquée à 2 heures l'après-midi et lui avoir emporté deux batteries et deux villages garnis d'infanterie, nous avons été repoussés à notre gauche et obligés de nous retirer ici à Nimburg.
<175>Les suites de cette bataille ont été que je me suis vu obligé de lever le blocus de Prague, et que, pour le commencement, cela me met hors d'état de faire des détachements. Je travaille incessamment à réparer mes pertes et à me mettre en état de réparer cet échec.
J'écris à Votre Majesté les choses dans la plus grande vérité, sans augmenter mes avantages, ni diminuer mes pertes. J'espère dans quelque temps de pouvoir Lui mander des nouvelles plus agréables, il n'y a rien de désespéré.
Après huit batailles que nous avons gagnées consécutivement, voilà la première de perdue, et cela parceque l'ennemi avait trois postes garnis les uns derrière les autres. Après en avoir emporté deux, les bataillons de l'attaque et ceux qu'on y avait envoyés pour les soutenir, avaient si fort souffert qu'ils se trouvaient réduits à rien, et que le combat finit faute de combattants. Nous avons repoussé l'ennemi deux fois à notre droite, et il n'a pas eu le cœur de nous suivre ou de nous inquiéter en aucune manière.
Je ne désespère de rien, et je puis assurer Votre Majesté qu'Elle en verra les effets. Il ne me faut que quelque temps pour remettre les troupes, après quoi j'espère de trouver des moyens pour réparer notre échec. Je suis avec la plus haute considération, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Federic.
Nach der Ausfertigung im Königl. Staatsarchiv zu Hannover. Eigenhändig.
174-2 Wörtlich übereinstimmend — von unwesentlichen Differenzen abgesehen — lautet das an den Herzog von Braunschweig am 22. Juni aus dem Lager von Böhmisch-Lissa gesandte Schreiben. Es ist von Eichel concipirt. Eine Ausfertigung liegt in Wolfenbüttel nicht mehr vor, ebenso wie die Ausfertigungen der übrigen Schreiben des Königs an den Herzog aus diesen Jahren verloren gegangen sind.
174-3 Vergl. S. 159.