9153. RELATION.

Le Roi, ayant trouvé nécessaire de lever le blocus de Prague, envoya le major Grant le 20 au matin nous avertir que nous devions nous retirer le même jour; sur quoi, l'ordre fut aussitôt donné de retirer les canons des batteries, et que la grosse artillerie et le gros bagage devaient marcher pour Welwarn à 11 heures du matin, ce qui fut exécuté sur le midi. En même temps, la disposition fut donné pour la retraite. Le général Winterfeldt, qui commandait la droite, devait marcher entre Rzep et Mottol, pour gagner les hauteurs derrière Rusin; l'aile gauche devait marcher, laissant Weleslawin à gauche, par Wokowitz jusqu'aux mêmes hauteurs, où les deux colonnes devaient se mettre en bataille et attendre le centre, qui — composé de 6 bataillons de grenadiers, des gensd'armes et 5 escadrons de dragons sous les ordres du lieutenant-général Schmettau et des généraux-majors Grumbkow et Grabow — devait faire l'arrière-garde.

L'ennemi, apercevant par le mouvement qui se faisait dans le camp, que nous étions sur le point de nous retirer, commença à faire sortir la garnison entre 1 et 2 heures. Un gros corps d'infanterie s'empara du fond vis-à-vis le couvent de Sainte-Marguerite, le reste se forma sur<209> plusieurs lignes entre la ville et le Strahow; la cavalerie se tint dans la plaine tout auprès de la ville.

A deux heures et demie, nous battîmes la générale, détendîmes le camp et, un peu avant trois heures, nous nous mîmes en marche tambour battant et drapeaux déployés. Aussitôt que la colonne de la gauche se mit en marche, l'ennemi monta sur le plateau entre Weleslawin et Sainte-Marguerite, mais, voyant nos grenadiers rangés en ordre de bataille devant eux, il s'arrêta et se contenta de canonner très vivement cette colonne sur son flanc, jusqu'à ce que la queue eût passé Weleslawin.

Notre arrière-garde se tenait pendant tout ce temps en bataille visà-vis l'ennemi, jusqu'à ce qu'elle vît que les colonnes fussent hors de portée d'être prises en flanc par l'ennemi; après quoi, ayant retirée les piquets dont les redoutes étaient garnies, elle se mit en marche au petit pas, suivie par l'ennemi qui fit mine plusieurs fois de la charger; mais la bonne contenance des grenadiers jointe à la bonne disposition du général Schmettau les tint toujours en respect. Ils se contentèrent de faire un feu très vif dessus, tant de mousqueterie que de canon, et détachèrent toutes leurs troupes légères pour les prendre sur les flancs et tâcher de les mettre en désordre. Mais, voyant que cela ne leur réussissait pas, qu'elle avait déjà gagné le couvent de la Victoire, que les deux colonnes sous les ordres du Prince de Prusse s'étaient déjà mises en bataille sur la hauteur derrière Rusin, pour la soutenir, les troupes régulières s'arrêtèrent, et le reste de la marche ne fut inquiété que par les pandours et les hussards. Nous restâmes en bataille sur cette hauteur jusqu'à sept heures du soir, que, voyant que l'ennemi ne bougeait pas, nous nous mîmes en marche et arrivâmes le lendemain matin à Minkowitz, où nous campâmes.

La colonne de la droite fut aussi attaquée à son arrière-garde par les troupes irrégulières, mais assez mollement. Nous avons eu 263 hommes tués, la plupart par le canon, et environ 300 de blessés, et l'ennemi s'est emparé de deux pièces de canon de trois livres de balle, dont les roues et les affûts ayant été brisés par leur feu, il était impossible de les emmener.

Le 22, nous marchâmes à Budin où était notre pain, et où nous campâmes en attendant les ordres du Roi.

Nach der eigenhändigen Niederschrift des Feldmarschalls Keith.209-1

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209-1 Die von Eichel an das Ministerium gesandte Abschrift zeigt mehrfache Kürzungen (es fehlt im ersten Abschnitt der zweite Theil „le général Winterfeldt“ bis zum Schluss) und einige stilistische Aenderungen. Nach dieser Abschrift sind in die genannten vom Ministerium veranlassten Drucke abgefasst.