9302. AU PRINCE DE PRUSSE A DRESDE.

Der Prinz von Preussen schreibt, Dresden 29. August: „Mon très cher Frère. Je suis si convaincu de mon incapacité et de l'inutilité dont je pourrais être à l'armée, depuis qu'il vous a plu de me réitérer mes fautes,313-3 que je me garderai bien de vous y être à charge. Cependant, je ne saurais nier que c'est un chagrin bien sensible que mes soins et mon application ont été en vain, et que je me vois à mon âge un membre inutile à l'Etat, n'ayant d'autre ressource que de passer ma vie en retraite. Nonobstant vous pouvez être persuadé que, quoique vous m'ayez condamné, sans m'entendre et que vous m'attribuiez peut-être plus de faute que je mérite, que je prendrai toujours part à tout ce qui pourra contribuer à l'accomplissement de vos souhaits. J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, mon très cher frère, votre très humble, très obéissant, très fidèle serviteur et frère

Guillaume.“

[Dresde, août 1757.]

Mon cher Frère. Il vaut mieux être dans une armée un membre inutile que nuisible. Vous ferez ce que vous voudrez, je ne me mêle plus de vos affaires; mais il vous conviendrait mieux d'être dans mon armée, comme vous y avez toujours été, que de vous tenir à Dresde,<314> au risque d'y être assiégé. Voilà ce que la droite raison et l'honneur devaient vous dicter. Quant à vos fantaisies et vos caprices, sachez que je n'y fais nulle attention, ayant assez à faire avec mes ennemis; ainsi vous vous lasserez plutôt de bouder que moi de m'embarrasser de vos travers. Je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



313-3 Vergl. Nr. 9291.