9392. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Quartier de Buttstædt, 6 octobre 1757.

Vos dépêches du 14 et du 18 [du mois passé] viennent de m'arriver heureusement aujourd'hui. Si, dans la situation accablante où je me trouve aujourd'hui, tant par le coup de traître que les Suédois me donnent,401-3 que par cette convention ignominieuse, ourdie par les ministres d'Hanovre et signée par le duc de Cumberland,401-4 par où l'Hanovre reste foulé par les Français et son armée réduite et anéantie à rien, mais dont le contre-coup retombe sur moi, vu que les Français ont par là les bras libres d'agir de toutes leurs forces contre moi seul, quelque chose peut soulager les peines que j'en ai, ce sont les sentiments vraiment patriotiques que M. de Yorke vous a déclarés confidemment à ce sujet.401-5 Aussi devez-vous tâcher au mieux de vous conserver l'amitié et la confiance de ce digne ministre, pour en être informé de ce qui se passe dans les affaires.

Vous ne sauriez, d'ailleurs, ignorer ce que nous avons, et tout le monde avec nous, appris de la retraite soudaine et même fort précipitée de l'armée de Russie de la Prusse,401-6 quoiqu'en commettant tout le mal possible et même des cruautés inouïes contre de pauvres sujets innocents de ce pays-là.401-7 Comme, jusqu'ici, les vrais motifs de cette retraite sont restés une énigme que personne n'a pu résoudre, je crois que peut-être, en vous servant d'adresse, vous en pourrez apprendre quelque<402> chose par certain ministre, ami estimé de moi que vous saurez deviner facilement,402-1 et de la situation présente de la cour de Russie. Je dois me persuader d'ailleurs que le sieur de Sw[art]402-2 n'aura pas manqué d'en informer ses seigneurs et maîtres. Tâchez donc au mieux d'approfondir ceci de façon de pouvoir m'en faire votre rapport de façon que j'y puisse compter. Les informations que j'en aurai, m'arriveront à la vérité un peu tard, elles me seront nonobstant cela toujours intéressantes et instructives.

Fededric.

Nach dem Concept.



401-3 Vergl. S. 379.

401-4 Vergl. S. 353. 354.

401-5 Der englische Gesandte Yorke hatte dem preußischen Gesandten wiederholt versichert, England werde niemals an der Handlungsweise der Hannoveraner theilhaben, sondern mit aller Energie den König von Preussen zu unterstützen suchen.

401-6 Vergl. S. 364. 365.

401-7 Vergl. S. 333. Anm. 1.

402-1 Der Grefte Fagel. Vergl. Bd. XIII, 116. 217; XIV, 261. 413.

402-2 Vergl. Bd. X, 45. 46. 141. 202. 299. 301; XI, 430; XII, 46. 173. 360. 361. 479. 487; XIII. 15. 41. 51. 65. 96. 105. 114—117. 122. 126. 145. 181. 182, 199. 202. 229; XIV, 261. 297. 303.