<176>vrienne en Allemagne,1 et qu'ils ne sauraient se résoudre encore d'envoyer une escadre dans la Baltique:2 choses cependant, et surtout la première, qui paraissent d'une nécessité absolue pour le soutien de la bonne cause commune, vu que ladite armée a contre soi presque toutes forces réunies de la France, auxquelles elle aura de la peine à résister, après que je ne lui saurais porter grand secours, dans la situation où je me trouve moi-même par la multitude des ennemis auxquels je dois m'opposer. Si, cependant, l'Angleterre saura travailler en sorte auprès de la cour de Danemark, afin de la mettre en mouvement pour joindre une bonne partie de ses troupes à l'armée d'Hannovre, alors, et dans ce cas-là, j'estime qu'on pourrait plus tôt se passer du secours des troupes de terre anglaises.
Quant aux subsides que l'Angleterre a résolu de me fournir pour mieux soutenir la guerre commune, vous savez déjà combien je désire que toute la somme de ces subsides me soit payée et remise d'abord et entièrement,3 vu que les besoins pour la future campagne sont extrêmement coûteux, et qu'il me faut avoir en mains de fortes sommes, afin que le nécessaire n'y manque en rien pour agir avec effet et succès. Vous ne manquerez donc de presser là-dessus, autant qu'il sera possible et convenable.
Federic.
Nach dem Concept.
9693. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.
Breslau, 14 janvier 1758.
Vous n'ignorez pas qu'il y a longtemps déjà que j'ai eu tout sujet d'être mécontent de la conduite du ministre de la République à ma cour, le comte Gronsfeld,4 et de ses mauvaises intentions contre moi et mes intérêts, en sorte que je ne lui aurais jamais permis de retourner à ma cour, quand il avait fait un voyage en Hollande, si cela n'avait été purement par considération pour la Princesse douairière Gouvernante et pour donner une marque singulière aux Régents de la République de mon amitié pour celle-ci. Cependant, comme l'expérience m'apprend que ledit comte Gronsfeld est incorrigible à cet égard, et que, malgré les assurances les plus fortes qu'il a données à son retour de Hollande à mes ministres de se bien gouverner, il ne cesse pas d'intriguer sourdement contre moi, de sorte qu'il ne s'occupe presque pas à Berlin d'autres choses que d'être l'espion des Autrichiens et des Saxons, et par conséquence des Français, et de révolter, autant qu'il est de lui, tout le monde contre moi, en donnant les plus odieuses explications sur toutes mes démarches, il faut bien que je vois à la fin poussée ma patience à bout. C'est pourquoi ma volonté est que vous en parlerez
1 Vergl. S. 160. 162.
2 Vergl. S. 149.
3 Vergl. S. 93. 109.
4 Vergl. Bd. XIII, 159. 177. 195.