<224>berg, vous ont marqué au sujet du prince héréditaire de Cassel, par leurs lettres1 que je vous renvoie.
Pensez raisonnablement sur la demande que vous me faites à cet égard, et en combinant les circonstances très critiques et scabreuses où se trouvent mes affaires dans le moment présent, et d'où je ne saurais me tirer que par le succès de mes armes bien conduites, et vous concevrez aisément que je ne puis pas mettre au hasard mes affaires par considération de quelque prince tel qu'il soit.
Vous connaissez celui dont il s'agit, sa faiblesse de tête, son manque d'expérience en fait de guerre, sa précipitation et son esprit changeant à tout moment; vouloir le prendre auprès de mon armée-ci pour l'y employer conformément à son rang,2 ce serait trop exposer mes affaires à des échecs, où il s'agit du tout pour le tout, et d'ailleurs inquiet et changeant que ce Prince est, il ne manquerait pas de former de nouvelles demandes qui m'embarrasseraient et me brouilleraient peut-être sans retour avec lui.
Quant à mes autres corps de troupes, il se peut qu'il y en a dont les apparences sont qu'il n'y aura pas de grandes choses à démêler; mais, dans les circonstances présentes, il ne faudra pas s'y fier, et la chance peut en peu de temps se tourner en sorte qu'il arrive là des choses les plus sérieuses et décisives, même où l'on aurait cru qu'il n'y arriverait aucune affaire de conséquence. D'ailleurs, ce Prince, placé auprès un corps où il n'y aurait rien à risquer avec lui, ne formerait-il pas de là de nouveaux griefs que son humeur changeante lui suppéditerait? En combinant tout ceci, vous me rendrez un service particulier d'employer vos soins et votre adresse pour tranquilliser de bonne grâce le Prince et pour répondre convenablement aux susdits ministres, afin de ne plus insister à des demandes que je ne saurais agréer, à moins d'exposer mes affaires à de grands hasards, dans ces circonstances très critiques. Et, sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
9754. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.3
Breslau, 5 février 1758.
Mon très cher Frère. La lettre que vous m'avez faite du 31 janvier, m'a été fidèlement rendue. Je vous adresse ci-clos celle que vous m'avez
1 D. d. Stade, 24. Februar und Hamburg, 26. Februar.
2 Vergl. S. 21; Bd. XIV, 404.
3 In einem zweiten Schreiben an den Prinzen Heinrich vom 5. Februar befiehlt der König, den Halberstädtern jede Lieferung an die Franzosen zu untersagen (vergl. S. 191); der Prinz solle nochmals an den französischen Oberfeldherrn schreiben mit der Drohung, man werde die gefangenen französischen Officiere, wenn sie weiterhin so wie in Halberstadt auftreten würden, nicht mehr als Officiere, sondern als Plünderer und Mordbrenner behandeln.