<403> sur un pont de bateaux à assembler pour le passage du Rhin, afin de venir par là au flanc des Français, qui par là se verront obligés de quitter tout le Bas-Rhin. Voilà le seul moyen que j'envisage pour y parvenir; car de marcher de ce côté-ci du Rhin vers Düsseldorf, vous risquerez que l'ennemi vous détache par Wésel en dos et vous coupe la communication avec Münster et autres lieux nécessaires pour votre subsistance. Vous courrez le même risque, si vous détachez à présent vers Hanau, pour en chasser les Français, qui sauraient alors toujours vous venir en dos par Wésel ou par Düsseldorf. Voilà mon avis.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.
9960. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.
Neisse, 26 avril 1758.
J'ai bien reçu toutes les dépêches que vous et le sieur Michell ensemble et séparément m'avez faites depuis le 7 jusqu'au 12 de ce mois. Je suis très satisfait que vous ayez signé la convention,1 et que vous ayez mené les affaires au point que je vous ai ordonné, et que je vois par votre dépêche qu'elles se trouvent présentement. Quant aux compliments à faire de ma part aux ministres anglais de leurs sentiments bien intentionnés qu'ils vous ont déclarés, je ne vous instruis pas, sachant que vous n'oublierez rien à cet égard, et que vous y suppléerez. Pour ce qui regarde les affaires mêmes, je me flatte que nous aurons bien gagné avec ces gens-là, et j'espère que, quand même l'Angleterre ne voudra pas aller d'abord aussi loin qu'il serait à désirer, que nous l'y mènerons par la suite et pas à pas. Quant aux avantages que vous croyez que je retirerai de la convention signée, j'en conviens parfaitement. Pour le moment présent, il sera néanmoins à voir, et vous y veillerez attentivement avec le sieur Michell, si le ministère anglais restera toujours le même sur cette façon de penser où il est à présent; car ce que je veux bien vous marquer pour votre direction seule, c'est qu'il faut que ce ministère continue également, et qu'il soit bien entretenu dans cette façon de penser jusqu'à la paix à faire, et qu'on lui fasse toujours entrevoir que je contribuerais de mon mieux à ce que l'Angleterre trouvât à la paix future ses avantages également que [moi] les miens. Quant aux subsides, je n'en tirerai rien encore, ce qui cependant ne doit point vous empêcher de vous arranger en attendant et de prendre vos mesures de manière, afin que, quand la nécessité m'obligera de recourir à cet argent, j'en puisse tirer d'abord et qu'il puisse
1 Vergl. S. 379. Anm. 2.