9706. AU PRINCE DE PRUSSE A BERLIN.186-3
Der Prinz von Preussen schreibt, Berlin 5. Januar: „Mon très cher Frère. L'assurance que vous m'avez faite que mon incapacité militaire serait l'obstacle qui à jamais empêchera que vous me confiez la moindre chose,186-4 ainsi186-5 je crois, mon très cher frère, que vous ne désapprouverez point que je remette le soin de tout ce qui regarde mes régiments,186-6 entre les mains de ceux qui les commandent. Soyez persuadé que je regrette mon inutilité dans le seul métier qui reste aux princes pour se distinguer! Dans le malheureux cas où je me trouve, il [ne] me reste d'autre parti à prendre, que d'éviter de vous être à charge et de l'être à l'armée. Le malheur qui m'a fait perdre votre estime, n'effacera jamais l'attachement que je vous ai voué, et les sentiments respectueux avec lesquels j'ai l'honneur d'être, mon très cher frère, le très humble, très obéissant, très fidèle serviteur et frère Guillaume.“
Breslau, 19 janvier 1758.
Mon cher Frère. J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 5 de ce mois. Vous ne devez pas être fort étonné, si vous n'avez pas mon estime, car la conduite que vous avez tenue depuis quelque temps, vous en doit priver nécessairement, comme de celle de tous les gens raisonnables, et le rôle que vous jouez présentement dans le public, ne peut qu'être très préjudiciable à vous et à votre réputation. J'en suis d'autant plus fâché que je crains que vous vous ressentirez plus encore du tort que vous vous faites dans le monde par là. Je suis votre bon frère
Federic.186-7
Nach der Ausfertigung.
<187>186-3 Dieses Schreiben des Königs und das in der Anmerkung folgende des Prinzen sind die letzten zwischen den beiden Brüdern gewechselten Schreiben.
186-4 Der König hatte dem Prinzen erklärt, ein Heerescommando ihm nicht mehr übergeben zu wollen. Vergl. Bd. XV, 257. 258. 298.
186-5 Sic.
186-6 Der Prinz war Chef eines Infanterie- und eines Kürassierregiments.
186-7 Der Prinz von Preussen antwortet, Berlin 24. Januar, auf das obige Schreiben des Königs: „Mon très cher Frère. J'ai toujours tâché de régler ma conduite en sorte à n'avoir aucun reproche à me faire; cette persuasion fait mon unique consolation dans ma situation pressante. Il serait messéant que je vous renouvelle le souvenir des causes qui m'ont privé — peut-être injustement — de l'honneur de votre estime et confiance; mais, étant persuadé et convaincu d'en être privé, je crois que nul autre parti me reste à prendre que celui de la retraite. Soyez persuadé, mon très cher frère, que je regrette mon inutilité, et que je sacrifierai avec plaisir ma vie pour le bien-être de l'État et la gloire de l'armée, si vous m'en croyez digne, mais que j'aime plutôt vivre dans l'oubli que de vous être à charge et inutile à l'armée. Ces sentiments sont conformes à ceux dont j'ai toute ma vie tâché de vous donner des preuves; soyez persuadé qu'ils ne me quitteront jamais. J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, mon très cher frère, le très humble, très obéissant, très fidèle serviteur et frère Guillaume.“