9766. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Breslau, 9 février [1758].

Mon cher Frère. J'ai été non seulement fort inquiet de l'état de votre santé, mais je le suis encore plus en recevant votre lettre. Vous savez que l'on ne vous demande que des démonstrations, et qu'il ne faudra commencer à en faire qu'après le 15 du mois.235-2 Vous pourrez ensuite juger par les progrès du prince Ferdinand et par ce que font les ennemis que vous aurez vis-à-vis de vous, quelles mesures vous pourrez prendre. Si cette expédition n'était pas si importante, je n'insisterais pas dessus, mais elle est indispensable.

Pour ce qui regarde vos officiers français,235-3 je vous avoue qu'après les mauvais traitements qu'ils font à Graevenitz,235-4 à Dieterich et à d'autres personnes de mon service, que je ne saurais consentir aux complaisances qu'on pourrait avoir en d'autre temps envers les prisonniers, mais les procédés des Français ont été trop infâmes envers moi et pires que ceux des Russes; trop de douceur et de bonté dans pareil cas rend méprisable.

Nous nous préparons ici au siège de Schweidnitz, par où nous commencerons, dès que la gelée sera passée.

J'ai reçu de bonnes lettres de la Porte,235-5 pour la première fois dans un an et demi.

<236>

Voici une lettre pour ma sœur de Baireuth,236-1 que j'ose vous recommander, vous assurant de la tendresse parfaite avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Il n'y a jusqu'ici que 25,000 hommes de milices en marche de France, le reste sont des rodomontades.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



235-2 Vergl. S. 205.

235-3 Vergl. S. 204. 222.

235-4 Vergl. S. 67. In einem zweiten Schreiben vom 9. Februar befiehlt der König, den Landrath von Graevenitz gegen einen vornehmen französischen Gefangenen auszuwechseln.

235-5 Vergl. Nr. 9768.

236-1 Wohl Nr. 9760 u. 9761, die zusammen geschickt wurden.