9821. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 5 mars 1758.

Monsieur mon Cousin. J'ai bien voulu me donner la satisfaction de vous annoncer préalablement que j'enverrai au premier jour à Votre Altesse le brevet de général de l'infanterie de mon armée.

Mais, comme il m'est arrivé depuis peu que les princes généraux de mon armée, après que je venais de les avancer aux premiers grades qu'ils ont acceptés, ont ensuite demandé leur congé, sans la moindre raison valable, dont je saurais accuser à Votre Altesse l'exemple du prince Maurice d'Anhalt-Dessau,286-3 qui, après avoir accepté avec bien de la reconnaissance, à ce qu'il parut, la dignité de maréchal que je lui conférais à l'occasion de la bataille de Lissa, vient à présent, et sur le<287> point que nous sommes d'ouvrir bientôt les opérations de la campagne, d'insister sans rime ni raison pour être congédié de mon service : je n'ai donc pu me dispenser davantage de faire, une fois pour toutes, l'arrangement général auprès de mon armée — afin de prévenir par là tous les grands inconvénients qui en résultent, quand un officier général, hors de saison et bien mal à propos, vient demander son congé — que tout officier général qui avancera au grade de lieutenant-général, de général de l'armée ou de feld-maréchal général, s'engagera par une promesse par écrit de ne pas vouloir contre mon gré demander sa démission, mais de rester attaché, sa vie durant, à mon service.

J'ai bien voulu en informer Votre Altesse, dont je suis parfaitement persuadé qu'Elle voudra bien S'assujettir, en recevant le susdit brevet, à ce qui sera constamment observé auprès de mon armée sur ce sujet. Je vous prie, au reste, d'être assuré des sentiments de considération, d'estime et d'amitié avec lesquels je suis à jamais, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse, le bon et très affectionné cousin

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.



286-3 Vergl. auch S. 31.