9838. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
[Breslau,] 11 [mars 1758].
Mon cher Frère. Je vous envoie une grande instruction302-2 pour l'armée que vous aurez à commander en Saxe. Si tout ce qui est français, prend le chemin du Rhin, c'est-à-dire Soubisien et Clermontais, vous pourrez peut-être, en retournant en Saxe, donner le réveil aux Cercles et peut-être vous débarrasser d'eux avant le commencement de la campagne, ce qui serait un grand avantage. Je ne vous dis ceci que comme un concetto, vous n'avez qu'à examiner l'affaire, et vous la ferez, si vous la croirez faisable; sinon, vous ne l'entreprendrez pas.
<303>Je vous fais lever une compagnie de canonniers dont vous aurez soin, et je joins à votre corps 20 gros canons de 12 livres; cela fait un prodigieux effet. Si vous avez quelque affaire avec l'ennemi, il faut mettre ces canons en batterie et les faire agir tous vers l'aile que vous voulez attaquer, et vous en éprouverez sûrement l'avantage. Cela est un peu difficile à traîner, mais en revanche cela tire à 5400 pas et la mitraille à 1000 pas. Comme, par l'heureuse fuite des Français, Magdeburg est hors d'insulte, vous pourrez tirer de là tout ce que vous croirez nécessaire pour vos opérations.
Je pars dans quelques jours pour couvrir le siège de Schweidnitz, que l'on pourra difficilement commencer avant le 20. Mais il faut le couvrir primo, secundo pousser un corps dans le comté de Glatz. Adieu, mon cher frère, je vous embrasse, étant avec une parfaite considération, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
302-2 Vergl. Nr. 9839.