<118> magasin à Posen; je crois qu'ils voudront tenter sur Glogau, tandis que l'armée autrichienne voudra reprendre le chemin de Schweidnitz. Je crois que le pont d'Aussig1 n'a été fait que pour favoriser les incursions des troupes légères par la Lusace; car, pour ce qui regarde les Russes, c'est à moi à défendre la Silésie, à Dohna la Nouvelle-Marche, et quant à vous, je ne vous prescris rien que d'avoir l'œil que rien de considérable ne pénètre par la Lusace, et de profiter de toutes les occasions de faire en gros ou en détail tout le mal que vous pourrez aux ennemis, selon que vous le jugerez à propos.
Nous sommes arrivés ici avec notre grosse artillerie et nos malades, que je renvoie à Glatz.2 L'ennemi fait des mouvements, j'en ferai incessamment vis-à-vis de lui, et il faudra voir comment on pourra s'y prendre pour l'engager au combat d'une manière avantageuse pour nous.3 Si je ne trouve pas la chose possible, il faudra différer jusqu'à ce que l'on trouve le moment favorable, et ensuite se tourner contre les Russes; mais si ces gens-ci sont battus, nous n'aurons rien d'important à craindre des autres.
Federic.
Eigenhändig auf der Rückseite des Berichts, Zschopau 4. Juli 1758.
10149. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.
Au quartier d'Opotschno, 20 juillet 1758.
J'ai reçu avec toute la satisfaction imaginable les lettres que Votre Altesse m'a faites du 18, 24, 26 et 28 du mois de juin dernier,4 et vous félicite très cordialement de tous les succès et de la belle victoire5 que Votre Altesse a remportée sur l'ennemi, par la conduite aussi prudente que valeureuse que vous avez tenue pour parvenir a vos fins, ce dont je prends infiniment part, étant persuadé que les suites en seront encore parfaitement heureuses.
Comme, par ma lettre partie en dernier lieu de Kœniggrætz,6 je vous ai déjà averti comme quoi les Russiens menaçaient de quelque invasion mes provinces de la Poméranie, de la Nouvelle-Marche ou de la Silésie, j'ai eu des nouvelles en arrivant ici que, malheureusement, ils ont exécuté une partie de leur dessein en tombant avec un gros parti de cosaques et de troupes irrégulières sur des lieux limitrophes
1 Der Prinz berichtete, Zschopau 4. Juli, man glaube, dass die Russen in die Lausitz eindringen und mit den Oesterreichern sich vereinigen wollten; er stimme dieser Ansicht bei, da man versichere, dass die Oesterreicher zwischen Aussig und Tetschen eine Brücke geschlagen hätten.
2 Vergl. S. 110.
3 Vergl. S. 113. 114.
4 Vergl. S. 54. Anm. 3.
5 Prinz Ferdinand hatte am 23. Juni die französische Armee unter Clermont in der Schlacht bei Crefeld besiegt.
6 Es ist Nr. 10116 gemeint.