<147> de mes lettres, dès qu'il y aura quelque évènement; ainsi soyez tranquille et pensez aux ennemis que vous avez vis-à-vis de vous; un grand point serait de brûler leur magasin d'où ils tirent subsistance. Je sais très bien que ce sont des choses dont les projets sont plus faciles que l'exécution, aussi je vous laisse le maître de faire tout ce que vous jugerez à propos et, s'il se trouve des occasions, d'en profiter sur-le-champ.

Aujourd'hui,1 à l'aube du jour, Laudon est venu attaquer avec 9000 pandours et quelques troupes régulières notre flanc droit, où était posté le colonel de Le Noble avec son bataillon franc et deux compagnies de chasseurs à pied, qui y étaient postés dans un buisson sur la pente d'une montagne que Laudon canonna et y jeta des grenades des haubitz. Mais, malgré tous ses efforts, de Le Noble se soutint et chassa Laudon avec son monde, dès que deux bataillons vinrent l'appuyer. Nous avons tué au delà de 100 hommes à l'ennemi et pris trois officiers et au delà de 50 hommes prisonniers, sans avoir perdu quelque monde.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10186. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.2

Au quartier de Klinge, auprès de Skalitz, 3 août 1758.

J'ai reçu la lettre que Votre Altesse m'a faite du 23 juillet.3 Je suis bien fâché de ce que vous m'avez marqué de l'échec du comte4 d'Ysenburg, comprenant bien que cela doit causer un grand dérangement dans vos affaires; mais comme vous aurez bientôt le secours de 8000 Anglais, cela vous doit servir pour fermer une bonne brèche parmi vos troupes. Je vois très bien que vous avez bien des affaires sur les bras, mais je trouve que tous les partis que vous avez pris, sont à ne pouvoir jamais mieux faire, et si j'aurais eu à vous donner mon avis là-dessus, je n'aurais point pu vous conseiller autrement que vous vous y êtes pris.

Mais pour ce qui regarde ma cavalerie auprès de vous,5 considérez, je vous prie, que j'ai à mon armée ici 15 régiments de cavalerie contre 34 régiments de cavalerie qui se trouvent à l'armée de l'ennemi vis-à-vis de moi. Mais ce n'est pas de quoi je vous parle; prenez en considération, je vous prie, que j'ai, outre cela, à observer deux armées ennemies, savoir



1 Der Angriff Laudon's erfolgte am Morgen des 4. August. Wahrscheinlich sind die beiden Schreiben an Prinz Heinrich und Prinz Ferdinand erst am 4. abgesandt und die Mittheilung Uber den zurückgeschlagenen Angriff ist erst an diesem Tage zugefügt worden. In dem Schreiben an Dohna vom 4. August (Nr. 10189) wird das Gefecht als am 4. stattgefunden erzählt.

2 Ueber die Berichte des Prinzen Ferdinand aus dem Monat Juli vergl. S. 94. Anm. 2. Im Monat August befand sich der Prinz nach seinen Berichten am 14. in Bocholt (im westlichsten Theile von Westphalen, nördlich von Wesel), am 27. in Lette (westsüdwestl. von Münster).

3 In der Vorlage fälschlich: 27 juillet. Concept: 23.

4 So; Ysenburg war Prinz. Vergl. Nr. 10185. Anm. 3.

5 Vergl. S. 119.