<227> ennemies communes à nous, je suis cependant bien aise de vous faire observer pour votre direction que la continuation de la guerre dans l'année qui vient saurait être très avantageuse à l'Angleterre, mais que, quant à moi, je vous prie de me dire d'où de mes provinces pour la plupart ruinées par les incursions et les dévastations que nos ennemis y ont faites, je saurais prendre les hommes et l'argent qu'il faut pour continuer l'année future efficacement la guerre. D'ailleurs, pour vous parler confidemment, cette lettre du sieur Porter, n'aurait-elle pas l'air, par les circonstances qui l'accompagnent, d'être fabriquée à Londres?1 Car s'il en était quelque chose de réel, et que les puissances ennemies en étaient dans cette appréhension que cette lettre accuse, on le remarquerait d'abord aux démarches des Autrichiens et des Russes, et d'ailleurs les lettres de Pologne en marqueraient quelque chose, où cependant rien se trouve jusqu'à présent qui en donne le moindre indice. Je vous le redis ainsi que la continuation de la guerre saura être avantageuse à l'Angleterre, mais qu'on considère que j'en porte presque tout le fardeau. Si je m'en tirerai avec honneur encore cette année-ci, j'aurai tout lieu d'en remercier le Ciel, mais dans la situation où je me trouve, cela ne pourra pas aller plus loin.

Nonobstant tout cela, vous devez être assuré que je me garderai bien de tenir un pareil langage envers nos ennemis communs, tout au contraire, je leur parlerai avec toute la fermeté imaginable. En attendant, je suis du sentiment que, s'il se rencontrera un moyen pour sortir avec gloire et honneur de cette guerre, qu'il ne faudrait point le rejeter.

Federic.

Nach dem Concept.2


10309. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

123 [septembre 1758].

Mon cher Frère. Il est très bien que M. Hadik ait été chassé de votre droite. Quoique mes patrouilles ne m'aient pas toutes fait leur rapport, je peux vous dire cependant avec certitude qu'il y a un corps de 7 ou 8000 hommes du côté de Radeberg. Je détache ce soir un gros corps qui l'en délogera demain matin, et je m'arrange pour marcher en avant et me camper à Loschwitz et Dürre-Bühlau;4 je couvrirai ma marche par des détachements d'infanterie qui occuperont



1 Vergl. jedoch weiter unten den Erlass an Knyphausen vom 22. September.

2 An Benott in Warschau ergeht ebenfalls am 12. aus Wahnsdorf ein Cabinetserlass. Der König äussert, wenn er nicht den Oesterreichern in Sachsen hätte entgegentreten müssen, so würde er sicherlich die russische Armee gänzlich zerstreut haben (Je n'aurais sûrement pas manqué de disperser entièrement la susdite armée“).

3 In der Vorlage „11“ . Da der König am 11. den Prinzen Heinrich in Dresden besuchte (vergl. Nr. 10302), so muss obiges Schreiben vom 12. zu datiren sein. Der König hat sich in den eigenhändigen Schreiben vom 12. und 13. September im Datum um einen Tag geirrt, vergl. Nr. 10310. 10311. 10312.

4 Loschwitz östl. von Dresden, am rechten Elbufer; Dürre-Bühlau nordöstl. von Loschwilz.