<357>mencer incessamment. Ceci, joint aux affreuses exactions que les Autrichiens commettaient dans cette province, obligea le Roi à secourir cette province. M. de Daun formait l'armée d'observation de ce siège, et il paraissait par toutes ses manœuvres que son but unique était d'arrêter le Roi en Lusace, pour donner à M. de Harsch le temps d'achever son siège. Quoique la ville de Neisse ne courait aucun danger si pressant, il était toujours très nécessaire d'en faire lever le siège.
Le Roi marcha pour cet effet la nuit du 24 au 25 et arriva par un grand détour le 26 dans la plaine de Gœrlitz. Les Autrichiens auraient voulu gagner ce poste avant le Roi, mais leurs grenadiers et leurs carabiniers ne purent arriver qu'à la Landskrone; ces derniers se présentèrent à notre avant-garde composée des hussards de Werner et des dragons de Czettritz, ils furent battus avec une perte de 800 hommes.
Le 28, le Roi marcha avec son armée à Lauban; le corps de Laudon harcela l'arrière-garde, mais sans grande perte de notre part.
Le 30, l'armée marcha en Silésie. L'ennemi fit ce qu'il put pour appesantir ou arrêter cette marche qui devait déranger toute sa campagne. M. de Daun renvoya 4 régiments de cavalerie et 15 bataillons de secours à M. de Harsch, qui marchèrent par Reichenberg, Arnau, Eypel, Silberberg et Frankenstein.
Le 31, Laudon, toujours attentif à arrêter l'armée, attaqua une arrière-garde de cavalerie qui couvrait les pontons dans cette affaire. Les chevaux de 7 pontons furent tués et ces pontons perdus, mais le Roi avait défendu aux troupes de s'amuser, et l'on voulait plutôt perdre 7 pontons que de manquer la levée du siège de Neisse.
Le 6, l'armée arriva à Nossen. M. de Harsch avait levé le siège et repassé la Neisse le même jour, ce que sachant le lieutenant-général Treskow fit une sortie et détruisit un corps de 6 à 700 pandours. L'on va incessamment poursuivre l'ennemi qui s'est retiré par Ziegenhals.
Selon toutes les apparences, nous touchons à la clôture d'une campagne qui a été rude et difficile.
Eigenhändig; mit dem Zusatz: „Die Relation drucken zu lassen. Friderich.“ 1
10501. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.
Gross-Nossen, 6. November 1758.
Ich habe Euren Bericht vom 2. dieses wohl erhalten, und ist Mir lieb, dass die Russen die Belagerung von Colberg den 31. October aufgehoben haben,2 und wann Ihr nur die Generalmajors von Platen3 und Malachowski, auch den Obristen Graf Hordt mit seinen Freibataillons dorten lasset, so bin Ich versichert, dass sie denen russischen Streifereien werden Einhalt thun können.
1 Vergl. das P. S. zu Nr. 10499.
2 Vergl. S. 349.
3 Vergl. S. 327.