<428>raîtra le plus convenable à mes intérêts, ce que vous serez mieux à même de régler sur les lieux que je ne pourrais vous le prescrire d'ici.
Après votre commission principale, il y a un autre objet qui mérite toute votre attention. Il est connu que la santé du roi d'Espagne est fort chancellante, et qu'il songe même souvent à abdiquer, de sorte que le cas de la succession ne paraît guère fort éloigné pour son frère le roi Don Carlos. Vous savez aussi que l'Impératrice-Reine s'est stipulée dans le traité d'Aix-la-Chapelle la réversion des duchés de Parme et de Plaisance, aussitôt que l'infant Don Philippe parviendrait au royaume des Deux-Siciles;1 que [le] roi Don Carlos n'a jamais voulu accéder à ce traité, et qu'il ne paraît nullement disposé à céder le royaume des Deux-Siciles à son frère l'infant Don Philippe: circonstances qui pourraient aisément causer une rupture en Italie. Je vous recommande donc d'être fort attentif à cette affaire, et je suis persuadé que si vous trouvez une occasion favorable d'en profiter pour mes intérêts, vous ne la laisserez point échapper.
On parle beaucoup d'une union maritime que la cour de France doit travailler à établir entre l'Espagne, le Danemark et la république de Hollande, pour commettre ces trois puissances avec l'Angleterre et pour susciter à cette dernière de nouveaux ennemis. Vous ne ferez pas mal de prêter également quelque attention à cet objet et de contrecarrer de votre mieux les desseins de mes ennemis à cet égard.
Comme les conjonctures présentes ne vous permettent pas de passer par la France, je crois que vous ne pourrez pas prendre d'autre route que celle de Gênes, ce qui dépend pourtant de vous.
Ce sont là les principaux points sur lesquels je puis présentement vous donner mes instructions, et je me réserve de vous en donner de plus amples, quand j'aurai appris par vos dépêches la situation présente des affaires à la cour d'Espagne. En attendant, je me repose entièrement sur votre dextérité et sur le zèle que je vous connais pour mes intérêts.
Vous recevrez aussi ci-joint un chiffre chiffrant et déchiffrant pour vous en servir dans vos dépêches, quand il s'agira de me mander des choses secrètes.
Federic.
H. Comte de Podewils. Finckenstein.
Nach der Ausfertigung.2
1 Artikel VII des Friedensvertrages von Aachen. Vergl. Wenck, Codex juris gentium, Bd. II, S. 348.
2 Die Instruction ist, zum Theil nach speciellen Weisungen des Königs (vergl. Nr. 10585), von Hertzberg concipirt, eine Reihe von Aenderungen und Zusätzen im Concept stammen von Finckenstein und Podewils. Am 23. December schreibt Eichel an Finckenstein, dass er die Unterhandlung in Spanien als unsicher und schwierig ansehe. „Des Königs Majestät haben mir bei der Unterschrift auch Selbst geschienen, als ob dergleichen Negociation Deroselben sehr ungewiss und weitläuftig vorkomme und Sie Sich keinen grossen Effect davon versprechen, zumalen wenn solcher noch zur rechten Zeit kommen soll, wobei Sie Sich der jetzigen personellen Umstände des Königs von Spanien und dessen, was der Herr von Hellen sonsten letzthin en secret gemeldet, erinnert haben. Indess es allemal gut sein dörfte, nichts deshalb unversuchet zu lassen.“