Comme cela pourrait être difficilement contre la Saxe, vu que, quand une fois les neiges seront tombées dans les gorges des montagnes, il n'y saura rien entreprendre en force, je soupçonne presque que le dessein saurait être de pousser les troupes des Cercles en avant et d'y joindre encore des détachements, pour tomber ensuite avec les troupes sous Soubise sur les troupes alliées en Hesse, où le prince Ferdinand de Brunswick serait alors bien embarrassé d'y courir s'opposer avec ses forces, vu que, quand il quitterait les contrées de Westphalie, il risquera que Contades passe alors le Rhin à Wesel pour marcher droit vers Münster.
J'ai averti de tout ceci le prince Ferdinand de Brunswick,1 et dans le cas que les Autrichiens de Bohême avec les Français devraient marcher en grande force dans le pays de Hesse vers le prince Ferdinand, je me trouverai absolument nécessité d'y détacher quelque corps de troupes pour son secours. Ce que je vous demande, en attendant, avec instance, c'est que vous tâchiez par tous les moyens imaginables et possibles de tirer des nouvelles sûres, soit par Coburg, soit de quelque autre endroit de l'Empire, pour que nous sachions ce qui se passe là à cet égard, afin2 que nous sachions nous servir de ces nouvelles pour en tirer notre profit.
Federic.
Nach dem Concept.
10606. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.
Breslau, 22 [décembre 1758].
Je vous envoie les mémoires de la campagne passée,3 sans avoir eu le temps de les bien rédiger; je me suis appliqué surtout à y marquer les causes des faits et les raisons de ma conduite. Il paraît malheureusement que nous ne sommes pas à la fin de nos travaux, nous avons trop d'ennemis pour gagner sur eux une supériorité qui les oblige à la paix. Toute l'Europe se précipite sur nous, il semble que ce soit la mode d'être notre ennemi, et un titre d'honneur de contribuer à notre perte.
Vous avez pensé de bonnes choses au sujet de la Suède,4 je ne vois cependant aucun moyen de faire parvenir ces idées à Stockholm et de proposer à un roi moins souverain sur ce trône qu'un bacha de Natolie, de convoquer une Diète à laquelle personne ne s'attendra.
Nos ennemis projettent une campagne d'hiver contre le prince Ferdinand, je l'en ai averti et me prépare à le pouvoir secourir. Que résultera -t-il de tout cela? Que nous parerons encore quelques coups
1 Vergl. Nr. 10608.
2 Vorlage: enfin.
3 Die Memoiren über den Feldzug von 1758, die später der „Histoire de la guerre de sept ans“ zu Grunde gelegt wurden. Vergl. schon Bd. XIV, 85 ff. und Bd. XVI, 118.
4 Vergl. Nr. 10607.