10022. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH.
Au quartier de Prossnitz, 30 mai 1758.
Je vous remercie de tout le détail que vous m'avez marqué par votre lettre du 29. Cependant, il me paraît que, pour cette fois-ci, les ingénieurs ont mal réfléchi sur leurs idées par rapport à la tranchée. Vous savez que je voudrais voir toutes les mesures prises pour bientôt finir avec la place; au lieu de cela, les ingénieurs ont pris le chemin le plus long, et où il nous faudra avoir huit jours pour arriver au glacis. Mais, selon mon idée, si les ingénieurs avaient pris le chemin le plus droit, nous aurions pu être en cinq jours au glacis, pour y éventer les<39> raines; mais, à présent, tout me paraît être trop loin de la place. Je ne sais pas s'il sera faisable de déloger entièrement l'ennemi du retranchement, mais s'il n'y a pas moyen de cela, je ne vois pas le grand tort que les canons de l'ennemi là nous sauraient faire. Ce que je vous avoue franchement, c'est que nos batteries me paraissent nullement être bien placées pour tirer en ricochet, et vous ne trouverez pas une seule ligne de prolongation enfilée pour démonter.
Au surplus, je ne crois pas qu'ils pourront enfiler la ligne de prolongation de leur attaque, tandis qu'ils ne sauront pas prendre poste sur cette espèce d'île entre le ruisseau dit la Powelska39-1 et la rivière de la Marche. Regardez seulement vous-même, je vous en prie, la forteresse et ensuite les batteries, et je crois que vous trouverez qu'il n'y a point de prolongation, et qu'on ne saura placer les batteries de ricochet pour enfiler qu'au delà du ruisseau dit Powelska, pour avoir les lignes de prolongation sur ce qu'il leur faut démonter et ruiner.
Je crois que le commandant manque de poudre ou de boulets.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.
39-1 Gewöhnlich Povalska geschrieben, ein Ann der March.